2 décembre 2007

La constance dans l'excellence de l'Olympique Lyonnais




Les années se succèdent et se ressemblent du côté de l'Olympique Lyonnais. Au terme d'une brillante saison 2006-2007, l'OL a franchi un nouveau cap dans tous les compartiments. L’équipe présidée par Jean-Michel Aulas a remporté un sixième titre d’affilée. Une statistique qui constitue une première, et qui ne sera pas égalée de sitôt. Des tensions dans le groupe et des critiques des médias ont pimenté la fin de saison. Elles restent toutefois anecdotiques en vue du chef d’œuvre réalisé sur la saison par les joueurs de l’OL. D’autant qu’en parallèle, l’évolution structurelle du club est menée merveilleusement par le président lyonnais.
Six titres, six dauphins
A l’échelle nationale, le succès des gones n’a pas été suffisamment salué. Sans doute l’effet de l’habitude de voir ce club se détacher du peloton de la ligue 1. Mais l’exploit est de taille. Les rhodaniens ont battu le record de l’OM, qui avait réussi à décrocher le titre 5 ans de suite de 89 à 93 (avec certaines réserves sur le dernier titre pour cause de corruption). L’OL a de plus réussi à se hisser en finale de la coupe de la ligue. Ils n’ont perdu la coupe qu’a la dernière minute de la finale face aux girondins de bordeaux. Le bilan des hommes de Gérard Houiller est non seulement très bon, comme ce fut le cas lors des 5 premiers titres, mais on peut même y voir une progression. Lyon a franchi la ligne d’arrivée avec 17 longueurs d’avance sur Marseille. Un écart qu’il n’avait jamais réussi à creuser avec ses dauphins, lors de ses cinq premiers sacres. En 6 ans, l'OL aura eu 6 dauphins différents : Lens, monaco, paris, bordeaux, Lille et Marseille. Preuve que l'écart entre Lyon et ses concurrents ne cesse de se creuser. La première partie de saison de l’OL s’inscrit dans cette continuité.
Sur le vieux continent, Lyon s’est fait éliminé en huitième de finale face à l’AS Roma.
Mais cela n’enlève rien au mérite des lyonnais, qui ont fait preuve d’une impressionnante régularité en ligue des champions. Les pensionnaires de Gerland font partie des 6 seuls clubs à avoir réussi à se hisser dans le printemps européen de la C1 (huitièmes de finale) ces 4 dernières saisons, avec Arsenal, Chelsea, le Milan AC, le Real et le Bayern.
La performance est de taille quant on sait que les clubs français sont amputés d’une grande partie de leurs meilleurs joueurs, qui sont dans l’opposition lors des confrontations européennes. Pour remporter cette coupe, l’inter de Patrick Viera, le Chelsea de Claude Makelele, le Barça de Titi Henry ou le Manchester United de Patrice Evra se dressent souvent sur le chemin des clubs français. La faute à une fiscalité trop lourde en France, qui pousse nos meilleurs joueurs à s’expatrier. En prenant en compte ce facteur, la performance de l’OL dans la plus prestigieuse des compétitions, prend encore plus de relief. Avant 2004, et les brillantes aventures de Lyon, qui avait intégré le grand huit européen de la ligue des champions, et Monaco, qui s’était hissé en finale, les clubs français n’avaient plus atteint les quarts de finale, avec l’épopée du club de la principauté de 1998.
Après des débuts compliqués dans cette compétition cette saison, l’Olympique Lyonnais s’est ressaisi. Il ne devrait pas avoir beaucoup de difficultés à battre les Rangers à Glasgow le 12 décembre prochain, et continuer l’aventure européenne.
Le marché des transferts est chaque année très actif du côté de Gerland. Au terme de la saison 2006/2007 l’OL a dû lâché Eric Abidal parti au Barça, Florent Malouda, qui a rejoint Chelsea, Tiago, parti à la Juventus, et Alou Diarra, transféré à Bordeaux. Ces départs avaient suscité de longues et interminables critiques de la presse nationale, qui jugeait que le départ de ces joueurs serait fatal à l’OL, d’autant plus que les nouvelles recrues et les remplaçants de ces joueurs étaient jugées d’un niveau inférieur à celui de leurs prédécesseurs. C’était sous-estimer les qualités de joueurs comme Fabio Grosso, artisan important du titre de champion du monde 2006 avec l’Italie, et la capacité d’adaptation rapide au haut niveau d’Hatem Ben Arfa et Karim Benzema. Ce dernier pourrait être le serial-buteur qui avait manqué à l'OL lors de ses grandes sorties européennes, face au Milan AC ou au PSV Eindhoven. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’autant plus que le départ de joueurs importants est une constante depuis plusieurs années. Les départs vers des liquettes plus prestigieuses de joueurs importants, tels qu’Essien en 2005 vers les blues de Chelsea, et Diarra en 2006 pour rejoindre les Merengue du Real de Madrid, n’avaient pas stoppé la montée en puissance du club. Bien au contraire, l’équipe s’est toujours adaptée, et a toujours progressé.
Sur le banc, la valse des entraîneurs a continué. Gérard Houiller a décidé de quitter le club sur un titre national. Il a été remplacé par Alain Perrin. Ceci n’augure pas une fin de cycle de l’équipe, d’autant que les prédécesseurs de Houiller, Jacques Santini et Paul Le Guen avaient déjà quitté le club sur un titre de champion.
Un club valorisé aujourd’hui à près de 300 millions d’euros
Les structures de ce club accompagnent la marche en avant de l’OL. L’introduction en bourse, pourrait permettre au club d’engendrer de nouvelles rentrées financières qui grossiront son budget, et ses capacités sur le marché des transferts. L’entrée a eu lieu le 26 janvier 2007 à la bourse de Paris, avec un prix de 24 euros par action pour près de 3,7 millions d’actions nouvelles. Le montant global s'élève à près de 88 millions d’euros, soit 30% du capital d’OL groupe. Ce dernier est aujourd’hui valorisé à près de 300 millions d’euros.
Cette ouverture de capitale a pour but de financer le projet de stade que prépare Jean-Michel Aulas. C’est la dernière pierre du chateau édifié par Jean-Michel Aulas. Le club ne parle pas de nouveau stade mais d’ « OL land ». D’ici à 2010, Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, espère avoir quitté son berceau historique de Gerland pour installer son équipe à décines, dans la banlieue est de la ville. Le site de décines, desservi par une ligne de tramway, devrait abriter un stade de 60000 places, un terrain d’entraînement, deux hôtels, une zone de loisirs, un espace de bureaux et des surfaces commerciales. Le coût du projet global est évalué entre 400 et 450 millions d’euros. M. Aulas, en bon gestionnaire, souhaite rentabiliser son bien en accueillant des évènements musicaux et culturels.

Le club rhodanien en progressant sportivement, avec en parallèle un renforcement des infrastructures et des structures financières est en train de devenir un grand d'europe. Une victoire en C1 ne devrait plus tarder.
Khalil Hatem

15 novembre 2007

Titi supporter de la Squadra?


En ce moment il n’y aucune raison de supporter le foot italien. Après les graves incidents qui ont eu lieu ce week-end autour des stades transalpins, le ballon rond italien est en deuil. La faute à une énième rixe de supporters, qui a entraîné la mort d’un fan de la Lazio de Rome, suite à une bavure policière (selon les premiers éléments de l’enquête). La mort de Gabriele Sandri, tifosi de la Lazio de Rome, a entraîné une vague de violences sur tout les stades italiens, où plusieurs matches ont été annulés.
Cet épisode vient encore plus ternir l’image du foot italien, qui avait déjà été noircie par deux évènements lors des deux dernières saisons : L’affaire des matches truqués qui avait mis au tapis tout les cadors du championnat italien (excepté l’Inter de Milan), et qui avait mené à la rétrogradation de la Juventus de Turin en deuxième division, à la fin de la saison 2005/2006.
La mort d’un policier la saison dernière, en Sicile, venu s’interposer dans une bagarre entre des supporters de Catane et Palerme, avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur le problème de la violence des hooligans italiens.
Dans ce contexte extra-sportif agité, la squadra azura joue samedi un match capital dans l’optique de la qualification à l’Euro 2008.

Henry en free style
Le meilleur buteur de l’histoire des bleus a déclaré hier : « Même si cela peut sembler étrange, nous allons soutenir les italiens (face à l’Ecosse). Je croise les doigts pour l’Italie même si cela peut paraître un peu bizarre », a déclaré hier Thierry Henry dans un entretien au magazine sportif allemand Kicker.
Une déclaration qui à prime abord peut paraître surprenante, tant on se rappelle de l’intensité des duels qui avaient opposé titi aux défenseurs italiens en finale de la coupe du monde 2006. La partie avait débuté par un coup de coude du capitaine italien Fabio Canavarro sur le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, qui était resté groggy pendant plusieurs minutes.
Seulement voila, les Italiens jouent samedi face à l’Ecosse, et une victoire des hommes de Roberto Donadoni qualifierait les bleus pour le championnat d’Europe des nations, avant même son match de mercredi à Kiev. Un tout autre résultat qu’une victoire italienne mettrait les bleus dans l’obligation d'aller chercher un point contre l’Ukraine. Aussi, un Euro sans le champion du monde ferait désordre, et diminuerait du niveau et de l’attrait de cette compétition.
Le soutien de titi est donc compréhensible. Mais pour 90 minutes… pas plus !

12 octobre 2007

Les bleus ou l’art de nous tenir en haleine


Auteurs d’une seconde mi-temps de rêve, les bleus ont finalement répondu présent. Le match de samedi dernier est le dernier épisode d’une longue série qui a ponctué toute une décennie où nos footeux et nos rugbymen ont sorti une grande seconde mi-temps et des exploits uniques, transcendés par une situation et un contexte souvent compromis.

La bête noire des Blacks en coupe du monde
Il y a 8 ans déjà, les bleus avaient battu la Nouvelle-zélande en coupe du monde. Menés 24-10 en début de seconde mi-temps, les bleus avaient renversé la vapeur grâce à des exploits de Philippe Bernat-Salles et Christophe Dominici, pour finalement l’emporter 43-31.
Samedi dernier, les bleus étaient encore plus outsiders, et les blacks encore plus favoris. Et pourtant, les hommes de Bernard Laporte ont su laisser passer l’orage en première mi-temps (13-3), avant de réediter l’exploit de 99 en revenant au score avant de l’emporter grâce à un essai de Yannick Jauzion, sur une passe renversante de Frédéric Michalak, qui était rentré en jeu quelques minutes auparavant.
La dernière victoire des bleus face aux blacks remontait à 2000. Sur les quinze matches qui les ont opposés depuis 97, les bleus n’ont pris le dessus que trois fois. Mais deux fois sur deux en coupe du monde.
Les footeux aussi aiment revenir de loin
En demi-finale de sa coupe du monde de foot en 98, les bleus sont menés par la Croatie dès le début de la seconde mi-temps, après un but de Davor Suker suite à une erreur d’alignement de Lilian Thuram. Dans la foulée, les bleus égalisaient avant de l’emporter 2 buts à 1 grâce à un doublé de ce même Thuram. Le défenseur du barça n’avait pas marqué avant, et n’a plus marqué depuis en 132 sélections (série en cours).
Bis répétita deux ans plus tard en finale de l’euro à Rotterdam face à l’Italie, où les bleus menés au score ne sont revenus dans la partie qu’à l’ultime seconde du temps additionnel du temps reglementaire grâce à une volée de Sylvain Wiltord, alors que le banc transalpin était debout prêt à célébrer son sacre. On connaît la suite et le but victorieux de David Trezeguet en prolongations.
L’été dernier en Allemagne, peu de spécialistes avaient parié sur une victoire des bleus face au grand favori brésilien, en quart-de-finale de la coupe du monde. Après une courte période de crispation, les bleus ont petit à petit pris le match en mains, avant de concrétiser cette domination par un but de titi Henry sur un service de Zidane. La seule passe décisive de zizou à titi, en plus de 70 sélections communes en équipe de France.
Des matches tremplins
A Cardiff, les bleus risquaient de sortir dès les quarts de finale de LEUR coupe du monde, qu’ils avaient attendus pendant quatre ans. On voyait déjà se profiler l’ombre de longues et interminables critiques de la presse. D'abord, à l’encontre des organisateurs qui n’ont pas eu l’humilité de programmer les deux quarts de finale potentiels de la France dans l’hexagone, ayant la certitude que les bleus ne feraient qu’une bouchée de leurs adversaires du groupe. Une poule qui comptait pourtant l’Argentine et l’Irlande. Ensuite, des joueurs, dont on aurait une fois de plus décortiqué les erreurs lors du match d’ouverture face aux pumas argentins. Enfin, et surtout à l'encontre de Bernard Laporte, qu’on aurait envoyé à la curée pour avoir accepté un secrétariat d’Etat bien trop tôt, alors qu’il aurait dû jusqu’à la fin du parcours des bleus ne penser que rugby.
On saura aujourd’hui l’impact psychologique de la victoire face aux blacks. Mais avoir survécu rend un groupe beaucoup plus fort. Ce vieil adage sportif est rarement démenti. Des matches d’une telle intensité quand ils sont gagnés, permettent d’inverser la pression et de libérer l’équipe qui le gagne. Reste que les anglais sortent eux aussi d'un exploit face aux Wallabies...
Le match face au brésil l’été dernier à Francfort est la dernière illustration de cette France qui gagne après avoir souffert, et a poussé les bleus jusqu’en finale (perdue qu'à la loterie des tirs aux buts).

Ces exploits à l’arrachée ont mené les footeux à remporter un titre mondial et européen. Au tour maintenant des rugbymen de... transformer l’essai.
Khalil Hatem

L'essai de Bernat-Salles en 99 :
Le Haka néo-zélandais avant le quart-de-finale 2007 :

25 septembre 2007

Pas de présidentielle...


En nombre insuffisant, les députés ne pourront élire un nouveau president.Quatre députés anti-syriens ont déjà été assassinés : le compteur funéraire de Damas continue...

Le feuilleton présidentiel débute aujourd'hui au parlement libanais. L’élection présidentielle est l’un des principaux points de désaccord entre loyalistes et opposants. Les premiers, (soutenus par la France, les Etats-Unis, l’Onu et la majorité des pays arabes), veulent élire un président souverainiste, qui continuera dans la voie de l’indépendance, et pour l’arrêt des ingérences syriennes au Liban. Ils proposent 3 candidats : Nassib Lahoud, président du Renouveau Démocratique, Boutros Harb, député de Batroun, et Robert Ghanem, député du courant du Futur. L’opposition, soutenue par l’axe syro-iranien, menée par le Courant Patriotique Libre et le Hezbollah a comme unique candidat le général Aoun. Une troisième voie appelle à l’élection d’un président consensuel, qui serait accepté par les différentes parties. Cette option est défendue par le président de la chambre Nabih Berry. Il avait trouvé des échos favorables dans les deux camps jusqu’à l’assassinat du député anti-syrien Antoine Ghanem qui a durci la position du camp souverainiste.
Un report de l'élection risque de plonger le pays dans le chaos du vide institutionnel, et ferait planer encore plus le spectre d’une guerre civile.
Interprétation de la constitution
Une polémique sur la constitution a alimenté le débat entre les deux camps, ces dernières semaines. D’un côté, l'opposition affirme que le scrutin ne peut avoir lieu sans la présence des deux tiers des députés dans l'hémicycle. De l'autre, la majorité (le mouvement du 14 mars) défend l’interprétation selon laquelle l’élection du président peut avoir lieu en présence uniquement de la majorité absolue, soit 65 députés sur 128.
L’Assassinat d’Antoine Ghanem
L’assassinat, mercredi dernier, du député phalangiste Antoine Ghanem, augmente le compteur funéraire. Il était membre de la coalition du 14 mars, qui ne compte plus que 67 députés. Son assassinat est le dernier d’une longue série qui avait commencé avec Marwan Hamadé, et qui a déjà tué 3 députés de la majorité actuelle (Pierre Gemayel, Walid Eido et Gebran Tueni). Encore trois députés tués et les anti-syriens perdent la majorité à l'assemblée.
La Syrie pointée du doigt
Le mouvement du 14 mars a pointé du doigt la Syrie. Damas chercherait à empêcher le courant souverainiste d’élire un président hostile au régime de Bachar Al-Assad. Les assassins veulent provoquer les mêmes effets que ceux engendrés par la mort de Pierre Gemayel : de nouvelles élections et le remplacement d'un anti par un pro-syrien. L’opposition obtiendrait un siège supplémentaire par le fait accompli. D’autant plus qu’à Aley, où Ghanem a été élu en 2005, les chances de l’opposition sont très fortes depuis l’alliance conclue en 2006 par le Courant Patriotique Libre du général Aoun avec le Hezbollah.

23 août 2007

Du côté du bastion du parti de Dieu





Photos : Khalil Hatem

Peuplé majoritairement de Chiites, ce secteur est la chasse gardée du parti de dieu. A l'antipode des autres régions, les routes et les infrastructures sont dans un état lamentable : bienvenue au Sud-Liban.
Routes financées par le Fonds Iranien pour la reconstruction du Liban
L'armée a retrouvé une certaine autorité sur ce territoire depuis la guerre de l'été dernier, que la résolution 1701 avait clôturée. Celle-ci avait permis l'envoi de 20.000 soldats libanais, ainsi que 13000 casques bleus, déployés au sud du fleuve Litani. Les miliciens du Hezbollah y sont moins visibles, mais ils ne sont pas gênés dans leurs déplacements par cette nouvelle donne.
Autre élément frappant, la multitude de photos du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, et la présence d'affiches et banderoles remerciant différentes organisations iraniennes pour leur soutien financier. Ainsi, sur une route nouvellement construite, on peut lire : 510 km de routes financées par le Fonds iranien pour la reconstruction du Liban. Le Hezbollah affirme que depuis la fin de la guerre ces dons s'élèvent à 381 millions de dollars. Certes, ce n'est pas rien mais ces sommes font pâle figure devant les 7,2 milliards de dollars promis par la communauté internationale (dont une part conséquente doit être consacrée à la reconstruction des dégâts de la guerre), durant la conférence de Paris 3. Or, le blocage du parlement par le Hezbollah empêche le gouvernement d'entamer les reformes économiques et sociales, que la conférence a conditionnées à l'aide financière.
La marginalisation des chiites
La démission de l'Etat dans cette région est du reste palpable à chaque coin de rue. Historiquement, celle-ci a toujours connu une forme de déshérence, en raison de la marginalisation des Chiites, lors des différentes occupations qu'a connues le pays du Cèdre. Aujourd'hui, l'Etat libanais paie cash le fait d'avoir laissé pour compte une partie de ses citoyens. Cette situation a ouvert la voie aux extrémistes du Hezbollah, qui se sont substitués à l'autorité centrale dans cette région. Le parti de Dieu dispose d'une infrastructure qui lui permet d'offrir à la population des services d'éducation, de santé, et de disposer d'une milice armée.
Les Chiites, qui ont perdu toute confiance en l'Etat libanais, se dirigent (dans un instinct de survie) vers le parti de Dieu, malgré son allégeance au projet transnational iranien. Le poids politique qu'ils accordent au Hezbollah permet à ce dernier de bloquer les décisions vitales du parlement, à l'instar de la ratification de Paris 3.

18 juillet 2007

Briser la glace à La Celle-Saint-Cloud

La destitution du président de la république, et la ratification du tribunal international sont les deux principales pierres d’achoppement sur lesquelles loyalistes et opposants ne réussissent pas à s’entendre. La France tente d’aider le pays du cèdre à sortir de la crise en trouvant des solutions à ces deux problèmes.
La création du tribunal internationale a déjà eu lieu le 30 mai par l'intermédiaire des Nations-Unies, grâce à l’activisme de Jacques Chirac. La Syrie et le Hezbollah ont nié toute implication dans cet attentat et tous ceux qui ont suivis. Pourtant, ils ne veulent pas entendre parler de cette cour d’exception.
Le deuxième sujet qui fâche les libanais est relatif à la désignation du président de la république. Le mandat du président Emile Lahoud s’achève en septembre, et aucun consensus n’a été trouvé sur une personne susceptible de le remplacer. C’est sur ce sujet que la réunion de la Celle-Saint-Cloud tentera d’esquisser des solutions.
Les clivages sont tellement marqués dans les positions des deux camps qu’il serait trop optimiste de penser que les échanges vont déboucher sur quelque chose de concret. Ceci s’explique par le fait que les personnes présentes à Paris ne seront pas les chefs de parti. Mais uniquement des personnalités de premier plan des différentes factions. Ils auront pour tâche de trouver le plus petit dénominateur commun.
La France se place ainsi en marge de la lutte des axes, profitant du lien séculaire qui la lie au pays du cèdre. Paris a réussi à réunir toutes les factions libanaises sur une table de négociations, ce n’est déjà pas si mal. Reste à les unir, c'est une autre affaire.

Vidéo publiée avec l'article : http://www.dailymotion.com/relevance/search/streetreporters/video/x2jcao_kelemtar-kelme_news

14 juin 2007

Le clivage gauche/droite a vécu

La ligne de démarcation entre la gauche et la droite a quelque peu battu de l’aile lors des deux dernières décennies. Sur plusieurs sujets un certain consensus s’est dégagé entre les deux principaux pôles politiques de la vie française, RPR puis UMP d’un côté, PS de l’autre. Ce rapprochement a rendu les alternances successives lors de ces dernières années dérisoires, tant les politiques menées se succédaient et se ressemblaient.
Une France qui n'hésite pas à contredire l'Oncle Sam
La politique étrangère de la France, que ce soit sous le règne de Mitterrand ou Chirac, est restée dans la lignée de la politique indépendante et souveraine du Général de Gaulle, qui n’hésite pas à contredire l’Oncle Sam. On s’attendait à voir avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, une diplomatie plus encline à favoriser les intérêts israéliens, dans le conflit du Proche-Orient. Cette attente venait du fait que les socialistes français, résistants de la première heure, avaient lutté dans les premières années d’après-guerre pour que cesse la marginalisation des juifs dans la société française, et pour que les citoyens de cette communauté recouvrent tous leurs droits. Le PS jouissait depuis, du large soutien de cette communauté, du fait des inégalités qu’elle avait subies. Mais Mitterrand au pouvoir a opéré un revirement par rapport à ce qui pouvait être prévu, en se sensibilisant à la cause arabe et palestinienne. La guerre en Irak, et l’opposition ferme de Chirac aux velléités américaines d’invasion, a été la dernière manifestation de cette France indépendante sur la scène internationale.
Les mesures économiques ont elles aussi été proches les unes des autres. Les différents gouvernements d’alternance ont rarement abrogé les décisions prises par leurs prédécesseurs. Les socialistes, ont crée l’impôt de solidarité sur la fortune en 1981. Impôt que les gouvernements Balladur, Juppé, Raffarin et Villepin n’ont jamais supprimé. De même pour les 35 heures du gouvernement Jospin. En 2002, la droite considère que cette mesure est un acquis social pour les travailleurs, sur lequel il ne serait pas bon de revenir. Ce statu quo mené par Chirac, n’est pas en phase avec les économistes de droite qui prônent comme antidote au chômage la création d’emplois par une augmentation du temps de travail, qui engendrera une dynamique dont profitera l’économie dans son ensemble. A l’antipode de ceux dits de gauche, qui prônent la diminution du temps de travail pour mieux le partager, comme solution au chômage. Le parti de la rose a lui aussi effectué un revirement, en lançant une grande vague de privatisations d’entreprises françaises comme Renault dans les années 80. A l’époque, le premier ministre Laurent Fabius (1984), se voulait le chantre du socialisme libéral, indispensable pour maintenir la compétitivité de l’économie française, face au marché mondialisé.
Le dossier de la peine capitale a lui aussi accouché d’un certain consensus. La gauche, tenante du progrès, a tardé à réagir sur ce thème de société, quant on sait que la guillotine a été abolie en 44 en Finlande et en 65 au Royaume-Uni. Mais quand le processus se met en marche, sous la houlette du Garde des Sceaux socialiste Robert Badinter en 1981, une partie de la droite se rallie à lui et vote la loi. Plus de vingt députés RPR, dont Jacques Chirac ont en effet voté pour l’abolition de la peine de mort. Et le Corézien, a inscrit l’abolition de la peine capitale dans la constitution, quelques semaines avant son départ de l’Elysée.
La sécurité et l'identité nationale, enjeux des dernières campagnes présidentielles
La dernière campagne présidentielle a confirmé cette tendance. Avant même son investiture, Ségolène Royal donne le ton, et prône une ligne dure en matière de sécurité. Elle va même jusqu’à proposer un encadrement militaire pour les jeunes délinquants… ce que même Nicolas Sarkozy n’avait pas proposé. La sécurité a été le thème central de la campagne de 2002. En 2007, l’identité nationale s’est très vite imposée au centre du débat. Cette fois la gauche, emmenée par Ségolène Royal a montré dans ses discours et dans la mise en scène de ses meetings que ce thème n’appartenait pas à la droite, et qu’il était inhérent à tous les partis républicains. On peut noter ici une spécificité bien française. Tout les partis du paysage politique français de l’extrême droite à l’extrême gauche comptent dans leurs rangs un courant souverainiste. Ce qui peut expliquer en partie l’échec de la consultation sur la constitution européenne.

Le nouveau président Nicolas Sarkozy, lors de son long séjour place Beauvau, et au cours de la campagne présidentielle a annoncé dans son discours une série de mesures et un positionnement qui laissent augurer une politique bien plus libérale économiquement, et bien plus atlantiste à l’échelle internationale. S’il venait à concrétiser ce changement, les lignes entre les deux principaux pôles pourraient de nouveau se différencier. Les prochains mois le diront.

Khalil Hatem
13 juin 2007

Un goût d’inachevé pour la celeste


Seize ans que l'Argentine n'avait pas répondue présente à l'appel de prétendant en force pour le titre suprême du ballon rond. Depuis sa finale perdue en 90, les argentins semblaient orphelins de leur jeu et de leur âme, qui semblaient s'être évaporés, avec les déboires et le départ de leur meneur de jeu et d'hommes « la pelusa ».

Cette Argentine des mondiaux mexicain et italien qui avait tant fait rêvé avec son jeu patient, animé de passes courtes autour d'un meneur de jeu axial. El Pibe De Oro, à la baguette de ce système avait la charge de fixer, éliminer et créer des espaces pour des partenaires on ne peut plus mobiles. Entouré de joueurs de la trempe de Valdano, Burruchaga ou Cannigia; Maradonna avait de quoi bonifier ses caviars.
Mais depuis le mondial 94 et la sortie par la petite porte de Diego, les sud-américains n'y étaient plus aussi bien dans l'efficacité que dans la qualité de jeu.
Jusqu'à cette coupe du monde 2006, savamment préparé par Jose Luis Pekerman. L'Argentine juniors menée par ce même entraîneur avait raflé plusieurs titres de la catégorie dans un passé récent (97 2001 2003), ainsi que la médaille d'or de la discipline aux JO d'Athènes. Les joueurs séléctionnés pour cette escapade mondiale avaient tous au moins participé à une de ces aventures. Un passé victorieux commun facilite naturellement la cohésion interne du groupe, ainsi que celle le liant à son coach.
Le retour du toque
Sur le terrain lors du premier tour, les perkerboys sortaient du lot : jeu fluide, cohésion, chef d'orchestre retrouvé, attaquants rapides... le toque revivait et tout un peuple se voyait retrouver le toit du monde.
Le but de juan esteban cambiasso, résultat final d'une action de 25 passes en 1 ou 2 touches et tout en patience, illustre bien la supériorité argentine sur ce tour liminaire. Le tour suivant face au mexique s'avéra difficile. Contre une équipe bien regroupée et connaissant bien le jeu argentin pour l'avoir joué plusieurs fois ces dernières années, les argentins ont eu plus de difficultés à développer leur jeu s'en remettant à un éclair de génie de Maxi, lors des prolongations.
L'erreur de Pekerman
Le quart de finales, entre la celeste et la maanschaft faisait figure de belle des finales de 86 et 90, qui avaient été on ne peut plus serrées, ne trouvant leur dénouement que dans les derniers instants. Avantagés par le soutien du public, les protégés de Jurgen klinsmaan ont vu les argentins ouvrir la marque par Ayala à l’heure de jeu, et semblaient être nettement en-dessous de ce cru argentin. Jusqu’à l’erreur de coaching de Pekerman qui décidait de remplacer Riquelme et Tevez par Cambiasso et Cruz. Un meneur de jeu par un mileu défensif, alors que l’Argentine s’appuyait, non sans brio sur Riquelme pour garder le ballon et le faire tourner. Un attaquant mobile et rapide, par un autre plus statique, brillant dans les airs mais peu habile pour garder le ballon... Les coéquipiers de Ballack en profitaient pour égaliser et filer vers les prolongations. Avant une séance de tirs aux buts où Lehman prit le dessus. L’Argentine fut d’autant plus malchanceuse, que son gardien titulaire s’était blessé en cours de rencontre. Abondzieri, l’un des meilleurs gardiens de l’amérique du sud des clubs, s’etait illustré à plusieurs reprises en copa libertadores sur cette spécialité…

L’Argentine sera passé très près d’un remake d’une demi-finale face à l’Italie. Sur ce mois de juin elle aura ramené ses supporters et les fans du beau jeu quelques années en arrière. Faute de ramener la coupe du côté de Buenos Aires.

Khalil Hatem
28 juin 2006

12 juin 2007

L'outil médias transformé en atout par le centre

Un véritable coup de jeune est ce que vient de donner Francois Bayrou à la configuration politique des élections présidentielles. Le président de l’UDF, s’était déjà présenté pour la première fois aux élections présidentielles en 2002, mais n’avait obtenu qu’un score moyen au premier tour avec près de 7% des suffrages. Il a su en 2007 trouver une stratégie efficace dans sa communication avec les médias. Cette dernière l’a rendue plus crédible au sein de l’opinion, mettant sa candidature et son projet au centre du débat médiatique et politique. Il a cette fois bâti sa campagne sur l’idée que le clivage droite/gauche était désuet, qu’il avait échoué pendant 30 ans à régler les problèmes économiques du pays (principalement le chômage et la dette), et que les médias avaient leur part de responsabilité dans cet échec. Il leur reproche de ne pas avoir assez donné l'image et la voix aux programmes alternatifs à ceux des deux pôles. Il propose la formation d’un gouvernement qui rassemblerait aussi bien des hommes de droite et de gauche, s’il venait à être élu. Grâce à ses apparitions fréquentes dans les médias, il a pu se faire entendre. Cela a certainement favorisé le vaste nombre de soutiens et de ralliements dont il a bénéficié, à différents lieux du paysage politique.
L'échange entre Chazal et Bayrou tourne au duel
Ce qui a véritablement lancé l’ascension du béarnais est sa critique récurrente à l’égard des médias. Il accuse les dirigeants de proximité avec certains candidats à la présidence. Il vilipende le mélange d’intérêts économiques et politiques, qui nuit à la démocratie et qui mène insidieusement à voter pour les deux candidats des deux grands pôles de la vie politique française, l’UMP et le PS. En soulevant ce débat, l’ex-ministre de l’éducation nationale a relancé un débat qui était occulté depuis 20 ans par les responsables politiques.
Ses remontrances vont avoir pour point d’orgue les deux interviews avec Claire Chazal lors du journal de 20 heures des 2 septembre, et du 2 décembre 2006. L’échange entre la journaliste et le président de l’UDF va très vite tourner au duel. Bayrou accuse Nicolas Sarkozy de trop forte proximité avec le patron de TF1, Martin Bouygues, et critique la ligne éditoriale de TF1 qui chercherait à limiter le choix des français pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Le moment fort du débat se cristallisera quand chazal à un moment de l’entretien dit que la France est toujours divisée en deux . Bayrou repond : « vs venez de dire, vous savez bien qu’a toutes les élections au 2eme tour il y a la droite contre la gauche. En 2002 il y a eu le FN contre le RPR. Qu’est ce que vous nous racontez sur votre antenne ? » En s’infiltrant dans la brèche provoquée par l’erreur de claire chazal, Bayrou a montré que se victimiser comme il l’avait fait était fondé. Les grands médias avaient réellement tendance à favoriser les deux principaux candidats du système.
Il faut faire passer Bayrou pour que Sarkozy soit battu
Suite à l’interview avec claire chazal, bayrou va voir son temps d'antenne grimper en flèche, et sa côte monter progressivement dans les sondages. Au début du mois de février, il était crédité de 12 % d’intentions de vote au premier tour. Sa progression va le mener à 22,5 %, la première quinzaine de mars écoulée. Cette montée en puissance est d’autant plus remarquable que l’UDF ne dispose pas de l’infrastructure militante et des moyens financiers du PS et de l’UMP. Ce qui alimente sa progression est aussi le fait que les sondages le donnent vainqueur d’un hypothétique second tour face à nicolas sarkozy, contrairement à royal. L’effet vote utile contre sarko commence à jouer : il faut faire passer Bayrou pour que sarko soit battu. La conséquence de sa montée dans les sondages va contraindre sarkozy à se droitiser d’avantage, flirtant de nouveau avec le FN. De son côté ségolène rappelle les éléphants, et redevient la femme d’un parti, et non la femme du changement. Cette même image de changement qui renforçait sa candidature, et qui avait été au levain de sa désignation par les militants socialistes.
L'appel des Gracques
La montée en puissance dans les sondages, additionné à l’affaiblissement des deux principaux candidats va donner à bayrou ce qui lui manquait. A savoir des ralliements ou des adhésions à son projet de rassemblement, pour prouver qu’il pourrait gouverner avec des personnalités de droite comme de gauche. Une vingtaine de socialistes vont signer deux textes les 22 et 29 mars dans Le Point appelant à une alliance entre les socialistes et le centre. Sous le pseudonyme des Gracques, du nom des citoyens romains renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain, ce petit groupe informel revendique une gauche plus réaliste, plus libérale et plus européenne. Ils appellent à une recomposition politique entre deux pôles, l’un conservateur, l’autre social-démocrate. Ce dernier allant des Verts à l’UDF. Ces personnalités de second plan du PS, attendent du parti de la rose qu'il opère sa mue idéologique et accepte l'économie de marché, et rappellent que Ségolène a gagné la campagne interne sur une tonalité Blairiste. Ce qu'elle semble avoir oublié. L’appel de Michel Rocard, ex-premier ministre socialiste, à la mi-avril, pour une alliance avec le centre avant même le premier tour, est venu confirmer l’ampleur du courant au sein du parti socialiste attiré par le projet de françois bayrou et soucieux de se rassembler pour battre le candidat de l’UMP. D’autant que Bernard Kouchner et Claude Allègre ont abondé dans le même sens que Rocard.
Le soutien d'Azouz Bégag
Si françois bayrou a été dépecé de plusieurs personnalités centristes importantes comme André Santini (maire d’issy-les moulineaux), Simone Veil (ex-mnistre) ou Jean-louis Borloo (Ministre de la cohésion sociale et président du Parti radical), qui ont décidé de rallier la candidature de Nicolas Sarkozy, il a d’un autre côté bénéficié du ralliement de plusieurs personnalités du gouvernement villepin, qui voulaient barrer la route à Nicolas Sarkozy, et à sa politique qui flirte sur de plus en plus sur certains thèmes, avec celle du Front National. La crédibilisation de sa candidature par les médias en a fait une alternative à droite pour les déçus du sarkozysme. Azouz Bégag, ministre de la promotion et de l’égalité des chances, a décidé de soutenir le candidat de l’UDF. Il a écrit un manuscrit dans lequel il décrit en détail comment l’ex-ministre de l’intérieur l’avait menacé : « tu es un connard, un déloyal, un salaud ! je vais te casser la gueule », avant de lui demander de « ne jamais lui serrer la main à l’avenir ». A l'époque, l'un était ministre de l'égalité des chances, l'autre défendait la discrimination positive...
Un mouton dans la baignoire, édité par fayard, porte ce titre en référence à une autre phrase de l’ancien ministre de l’intérieur fustigeant les pratiques supposées des musulmans. Dans ce même sens, le club réforme et modernité du vilepeniste Hervé mariton, ministre de l’outre-mer, qui a appelé à voter pour sarkozy au second tour, compte parmi ses membres plusieurs partisans de francois bayrou, dont le ministre délégué à la recherche François Goulard.

Si le score du candidat de l'UDF s'avère en adéquation avec ce que lui donne les sondages, il ne deviendra pas président et ne passera même pas le premier tour. Mais 20% des voix lui permettraient de constituer un socle solide de popularité, qui devrait largement lui permettre de créer un nouveau parti, qui jouera un rôle important dans les échéances électorales post-2007.

khalil hatem
écrit le 21 avril 2007

11 juin 2007

Marre

Marre de voir cette histoire se répeter.

Marre de voir mon pays se transformer en orphelinat pour des remis sans famille.

Marre d’être la terre d’accueil de révolutions ne me concernant pas.

Marre de voir des duels terroristes au sommet sur terrain neutre.

Marre de voir collusions d’extrémistes brûler ma terre.

Marre de ressasser tout les jours l’occasion manquée de l’intifida de l’indépendance.

Marre d’entendre ces ex-miliciens et ex-généraux encore en exercice donner des leçons.

Marre d’être assourdi par le silence de ce qui devrait faire taire les canons.

Marre du sang-froid et du jusqu’au boutisme de l’administration américaine.

Marre d’attendre de revoir ma famille et mes potes.

Marre de voir la génération sacrifiée de mes parents ramenée des années en arrière.

Marre de n’avoir pas aimé mon pays quand j’y vivais.

Marre de n’être jamais allé au sud.

Marre de ne pas avoir profité de la richesse culturelle de mon pays… m’appauvrissant plus que jamais.

Marre de voir ces images de ponts détruits.

Marre de voir instrumentaliser la mort de civils.

Marre d’attendre les nouvelles.

Marre de devoir reconstruire une fois de plus.

Marre de ne pas entrevoir le bout du tunnel.

Marre de voir le crépuscule de cette guerre s’éloigner.

khalil hatem
écrit le 4 août 2006

La nostalgie du parc


Le parc des princes semble être un terrain où les repères ne se trouvent qu’après s’en être éloigné. En tout cas pour certains joueurs.
Le doublé de Fabrice Fiorèse en guise d’ouverture du championnat vient confirmer cette tendance. Le joueur qui n’avait pas démérité lors de son passage au PSG n’avait cependant jamais réussi pareil exploit en rouge et bleu. Ouedec, Paisley, Maurice, Laspalles, Rochi, Loko, Diawara, Leroy et bien d’autres auront tous été inspiré lors de leurs retrouvailles avec le club de la capitale. Inspiration que concrétise un but.
Comment expliquer ce regain d’efficacité de ces joueurs une fois qu’ils se trouvent dans l’opposition? Cela vient-il uniquement de la surmotivation naturelle que ressent un joueur lors d’une rencontre l’opposant à ses anciens partenaires? ou bien y a t-il en plus des facteurs propres au PSG qui expliquent les prestations de ses anciens?
On peut noter qu’une majorité de ces joueurs a inscrit son but alors qu’elle évoluait dans des équipes qui se situent à un niveau inférieur à celui du PSG dans la hiérarchie du foot français : que ce soit Rochi avec ajaccio, Leroy en sang et or, Diawara avec l’OGC Nice ou Maurice au SC Bastia. Ces joueurs ont tous signé au PSG dans une quête à réussir dans un grand club et franchir un cap. Leur échec parisien a baissé leur valeur sur le marché, et les a fait voyager vers des clubs aux liquettes moins prestigieuses. Aux hauteurs hymalayennes vers lesquelles devait mener le tremplin parisien s’est finalement substitué les profondeurs de clubs mornes habitués à jouer les seconds rôles ou le maintien. Devant ce nouveau défi moins glorieux et moins prometteur, l’optique de croiser l’équipe qui devait les faire bondir décuple toute motivation et transcende.
Des résultats bien en-deça du statut du club
Ce phénomène se répète d’avantage au PSG qu’ailleurs semble-t-il pour une raison toute simple. Le PSG enregistre des résultats depuis plusieurs saisons à l’antipode de son statut, ses ambitions et son budget. Le club fondé en 1970 par Daniel Hechter n’a en effet plus gagné le championnat de France depuis 1994. Paris ne brille que par intermittence et par le truchement de la coupe de France qu’il a remporté deux fois ces trois dernières saisons (2004 et 2006). Face à l’exigeance de résultats sur le court terme, ce maigre butin est à l’origine de remue-ménage d’effectifs et de valses d’entraîneurs faisant pululler l’arrivée et le départ de joueurs prometteurs ou confirmés. Ces derniers ne promettent ou ne reconfirment qu’une fois la province retrouvée. Et vu la multitude d’anciens qui retrouvent le parc, un certain nombre d’entre eux finit par faire trembler les filets.
Les supporters ne rêvent que d’un PSG qui atteigne le rang qui est le sien, et à un parc qui retrouve ses allures de forteresse insurmontable pour les équipes visiteuses. D’ici là, après "Fio", les Pichot, Badiane, Landrin et Haddad seront bien déterminés à faire pâtir le cru 2006/2007 des pensionnaires du camp des loges.

Khalil hatem
écrit le 7 août 2006