11 juin 2007

La nostalgie du parc


Le parc des princes semble être un terrain où les repères ne se trouvent qu’après s’en être éloigné. En tout cas pour certains joueurs.
Le doublé de Fabrice Fiorèse en guise d’ouverture du championnat vient confirmer cette tendance. Le joueur qui n’avait pas démérité lors de son passage au PSG n’avait cependant jamais réussi pareil exploit en rouge et bleu. Ouedec, Paisley, Maurice, Laspalles, Rochi, Loko, Diawara, Leroy et bien d’autres auront tous été inspiré lors de leurs retrouvailles avec le club de la capitale. Inspiration que concrétise un but.
Comment expliquer ce regain d’efficacité de ces joueurs une fois qu’ils se trouvent dans l’opposition? Cela vient-il uniquement de la surmotivation naturelle que ressent un joueur lors d’une rencontre l’opposant à ses anciens partenaires? ou bien y a t-il en plus des facteurs propres au PSG qui expliquent les prestations de ses anciens?
On peut noter qu’une majorité de ces joueurs a inscrit son but alors qu’elle évoluait dans des équipes qui se situent à un niveau inférieur à celui du PSG dans la hiérarchie du foot français : que ce soit Rochi avec ajaccio, Leroy en sang et or, Diawara avec l’OGC Nice ou Maurice au SC Bastia. Ces joueurs ont tous signé au PSG dans une quête à réussir dans un grand club et franchir un cap. Leur échec parisien a baissé leur valeur sur le marché, et les a fait voyager vers des clubs aux liquettes moins prestigieuses. Aux hauteurs hymalayennes vers lesquelles devait mener le tremplin parisien s’est finalement substitué les profondeurs de clubs mornes habitués à jouer les seconds rôles ou le maintien. Devant ce nouveau défi moins glorieux et moins prometteur, l’optique de croiser l’équipe qui devait les faire bondir décuple toute motivation et transcende.
Des résultats bien en-deça du statut du club
Ce phénomène se répète d’avantage au PSG qu’ailleurs semble-t-il pour une raison toute simple. Le PSG enregistre des résultats depuis plusieurs saisons à l’antipode de son statut, ses ambitions et son budget. Le club fondé en 1970 par Daniel Hechter n’a en effet plus gagné le championnat de France depuis 1994. Paris ne brille que par intermittence et par le truchement de la coupe de France qu’il a remporté deux fois ces trois dernières saisons (2004 et 2006). Face à l’exigeance de résultats sur le court terme, ce maigre butin est à l’origine de remue-ménage d’effectifs et de valses d’entraîneurs faisant pululler l’arrivée et le départ de joueurs prometteurs ou confirmés. Ces derniers ne promettent ou ne reconfirment qu’une fois la province retrouvée. Et vu la multitude d’anciens qui retrouvent le parc, un certain nombre d’entre eux finit par faire trembler les filets.
Les supporters ne rêvent que d’un PSG qui atteigne le rang qui est le sien, et à un parc qui retrouve ses allures de forteresse insurmontable pour les équipes visiteuses. D’ici là, après "Fio", les Pichot, Badiane, Landrin et Haddad seront bien déterminés à faire pâtir le cru 2006/2007 des pensionnaires du camp des loges.

Khalil hatem
écrit le 7 août 2006

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