25 mai 2008

Le mome de Trappes repasse à la trappe


Une nouvelle page dans le livre déjà long et riche en rebondissements de la carrière atypique de Nicolas Anelka s’est écrite en finale de la ligue des champions 2008. C’est sur un penalty raté du joueur formé au Paris Saint-Germain que s’est achevé cette finale disputée à Moscou, entre Chelsea et Manchester. Au terme de 120 minutes insuffisantes pour déterminer un vainqueur (1-1), les deux géants du foot anglais se sont départagés par une séance de tirs aux buts. Une fin toujours injuste mais qui a au moins le mérite de désigner un vainqueur. Les deux équipes étaient à 6-5 pour les Red Devils avant que Nico s’élance et voit son tir stoppé par le gardien mancunien Edwin Van Der Sar.
Talent hors-norme à ses débuts
Formé au PSG, Anelka est lancé dans le grand bain de la ligue 1 par Luis Fernandez en 1996 alors qu’il n’a que seize printemps derrière lui. Très vite le gamin impressionne par son accélération hors norme et son sens du but. Faute d’avoir sa chance au PSG, il décide de s’expatrier à Arsenal (qui l’achète pour la modique somme de 500000 francs) où il inscrit 17 buts en championnat lors de la saison 98-99. Sans doute la meilleure de sa carrière.
Car son transfert au Real de Madrid en 1999 va amorcer son déclin. Très vite les Raul, Morientes et Guti le marginalisent dans le vestiaire et rendent son intégration difficile. Encore trop tendre, Anelka s’introvertit et se morfond sur le banc des remplaçants. Malgré sa victoire en ligue des champions et sa participation à la finale face à valence (au poste inédit de milieu droit !), il décide de fermer la parenthèse madrilène et retourner dans le club de son cœur, le PSG, auquel il est transféré pour une somme record à l’époque de 220 millions de francs. Soit 440 fois le prix auquel le PSG l’avait vendu à Arsenal 4 ans plus tôt. Cette moins-value fait d’Anelka le symbole de l’échec retentissant du club de la capitale dans sa gestion des jeunes joueurs formés au club. Au parc des princes, Anelka déçoit et demande très vite à retraverser la manche.
De 2002 à 2007, Anelka va petit à petit remonter la pente en faisant le bonheur de clubs de second plan (Manchester City, fenerbahce et Bolton) dans lesquels il inscrit 74 buts en championnat. Ces années dans l’ombre lui permettent également d’élargir sa palette : en plus de l’axe de l’attaque, nico est de plus en plus à l’aise sur les côtés et s’illustre par sa capacité à participer à la construction du jeu.
Ce retour en forme lui permet de retrouver un grand club (Chelsea) dans lequel il signe lors du dernier mercato hivernal. Mais le bilan de sa première saison au lendemain de la finale de ligue des champions n’est pas positif : un seul but marqué en quatorze matches de championnat et aucun en cinq matches de ligue des champions. Le tir au but manqué face à Mancester n’est au final qu’anecdotique tant on sait la grande part de chance inhérente à cette forme d’épreuve.
En dents de scie chez les bleus
Dans la pré-liste des 30 joueurs sélectionnés par Raymond Domenech pour l’Euro 2008, Anelka devrait également figurer dans liste des 23. Le sélectionneur l’a en effet régulièrement titularisé lors des rencontres internationales de ces deux dernières saisons.
Avant d’atteindre ce statut chez les bleus, et à l’instar de sa carrière en club, le natif de Trappes aura connu un parcours en dents de scie en sélection.
A ses débuts chez les tricolores, on disait que Platini n’avait pas eu la chance d’avoir un Papin pour bonifier ses caviars, et que Papin n’avait pas eu de Platini pour lui donner de bons ballons. Anelka avait Zidane, et Zidane avait Anelka, le duo promettait beaucoup. Au final il n’en fut (presque) rien.
En bleu, il aura connu les profondeurs abyssales de l’annonce de sa mise à l’écart par Aimé Jacquet, à quelques jours de la compétition, de la liste définitive des 22 bleus pour la coupe du monde 98. Et ce après avoir fait partie d’une première liste de 28 joueurs.
Chez les bleus, il aura également atteint des hauteurs himalayennes. En inscrivant un doublé historique à Wembley face à l’angletterre en 1999 et surtout en gagnant l’euro 2000. Lors de cette compétition, son association avec Thierry henry avait été un succès. On en gardera surtout sa très belle passe décisive à titi sur le premier but français en demi-finale face au Portugal.

Suite à cet euro, nico a connu de longues années de disette. Une victoire des bleus à l’Euro, avec un but en finale de l’ex-pensionnaire du camp des loges suffirait largement pour faire basculer le bilan mitigé de sa carrière à l’extérieur de la trappe.