31 mai 2009

Legislatives Libanaises : J-6

Avant que le sprint final des législatives soit lancé, il est bon de faire le bilan de la majorité sur son mandat. Le principal événement qui a touché le pays du cèdre dans cette periode est la guerre de juillet 2006, au cours de laquelle le premier ministre libanais a fait preuve de beaucoup d’expérience et de finesse pour rassembler la nation autour de la résistance. Et cela bien qu’elle se soit arrogé le droit d’empiéter sur l’Etat dans ses manœuvres provocatrices à l’extérieur du territoire libanais. Sans ce rassemblement arabe et international (français en particulier) que le gouvernement a contribue à fédérer, il y a fort a parier que cette guerre aurait dure plus longtemps. Sur le plan économique, de nombreuses reformes ont ete lancé via notamment la conférence de Paris 3. Il est bon de rappeler que cette derniere devait rapporter 7,6 milliards de dollars. C’était sans compter sur l’indifférence de l’opposition au bien-être économique. Pour bloquer ce processus de soutien financier, l’opposition a bloqué les sessions parlementaires et les réunions du gouvernement en s’abstenant de s’y présenter. Pour intensifier la pression sur le gouvernement, dans sa tentative de le destituer, l’opposition a en parallele également bloqué le centre-ville de novembre 2006 a mai 2008, tentes et casquettes oranges à l’appui, faisant quelque peu planer le spectre de la barbarie sur l’un des poumons économiques de la capitale. Est venu egalement la bonne gestion de la tentative de putsch du Hezbollah du 7 mai 2008. En fin de mandat, deux dossiers ont abouti : le lancement du tribunal international de Lahaye qui doit élucider l’assassinat du premier ministre Hariri ainsi que la vague d’attentats qui a suivi, et la remise sur pied du conseil constitutionnel. Les relations avec la Syrie ont été difficiles lors de ce mandat. Au lendemain de son retrait, il était prévisible que le régime alaouite digèrerait mal son retrait militaire et l’inéluctable baisse d’influence politique qui va avec. Les différents blocages institutionnels de l’opposition pro-syrienne lors de cette periode sont venus confirmer que les velléités de déséquilibrage de l’échiquier politique et confessionnel libanais étaient restées intactes. A noter toutefois qu’une éclaircie dans les relations libano-syriennes est arrivée en fin de mandat avec la nomination du premier ambassadeur syrien au Liban. Il aura tout de même fallu attendre 60 ans d’indépendance pour que ce dysfonctionnement diplomatique, on ne peut plus criant entre deux pays voisins soit résolu. L’accord de Doha a permis l’élection d’un président de la république a même de rassembler les libanais, tout en étant actif dans la vie politique. Un président qui serait un arbitre ne ferait pas avancer le débat et nuirait à tout processus démocratique. D’autres institutions comme le conseil constitutionnel ou le pouvoir juridique doivent jouer ce rôle. Au contraire, le titulaire de ce poste doit jouir de beaucoup de prérogatives dans les décisions du gouvernement, et peser sur la formation des listes électorales lors de législatives. Ce que le président Sleiman a su faire.
Le clivage né de la révolution du cèdre de 2005 et des élections qui avaient suivies est encore tres prégnant, avec toutefois l’émergence d’une troisième force politique. Cette dernière s’est fait une place sur l’échiquier politique du fait d’abord de l’accord de Doha, qui a élu un président qui jouit d’une crédibilité au sein des deux camps. Ensuite, en conséquence de la prise de distance de plusieurs personnalités chrétiennes vis-à-vis du CPL suite au reniement de beaucoup de ses principes via son rapprochement avec le Hezbollah et l’axe syro-iranien. Enfin, du ressort de différentes composantes régionales qui recentrent le PSP et Amal. Dans le cas de figure qui se présente cette année, l’enjeu est d’autant plus important que l’élection dans plusieurs régions est tres serrée et que le pays semble a un croisé de chemin du fait du fort antagonisme dans l’idéologie des deux camps qui s’opposent. Soit la majorité réussit à peaufiner ses alliances avec les différents candidats centristes, ce qui est le cas dans la majorité des régions et l’emporte. Elle pourra alors commencer à asseoir les acquis politique de la révolution du cèdre, dans l’édification d’un Etat libanais en voie de consolider ses differentes institutions. Soit l’urne du 7 juin impose une alternance politique qui changerait beaucoup des orientations actuelles du pays. Le projet d’une troisième république pourrait alors commencer à voir le jour. Son premier objectif est de changer le fondement de l’accord de Taef. A savoir la répartition en trois tiers entre les principales communautés du pays. Taef donnait a la communauté chrétienne la moitie des portefeuilles ministériels, elle n’en aurait plus qu’un tiers. De surcroit, cette éventuelle victoire de l’opposition ferait perdre au Liban le soutien de grandes capitales occidentales. Le soutien logistique (a l’armée notamment) et financier que fournit par exemple Washington serait certainement redéfini. La visite récente visite du vice-président américain a Beyrouth est venu confirmer le souhait US de maintenir cette aide qui se chiffre a 500 millions de dollars depuis 2005. Cette victoire changerait également la donne régionale : Dans son projet transnational, l’Iran se trouverait renforcée par la victoire du plus suiviste de ses alliés.
A une semaine des élections, la proportion d’indécis semble encore importante. Au sein de l’électorat chrétien un même profil de personnes indécises se dégage. Celui de sympathisants déçus par les orientations politiques du groupe parlementaire du CPL lors de son mandat. Pour les plus jeunes d’entre eux, le changement de cap est relativement facile à effectuer. Mais pour les personnes plus âgées qui ont vécu les guerres de la fin des années 80, l’acceptation de l’idée d’alternance de leadership est plus difficile. Le tel culte de la personnalité aveugle que le général avait suscité à l’époque, et qui avait rassemblé une écrasante majorité de la communauté chrétienne, rend le vote sanction de sa politique plus difficile. Mais a l’heure ou le pays résiste plutôt bien a la récession économique mondiale, et ou beaucoup de libanais manifestent leur soif de liberté et de démocratie, le CPL risque de voir son nombre de sièges acquis dans les régions chrétiennes en 2005 s’étioler, et le Mouvement du 14 mars rempiler pour un second mandat.

30 mai 2009

Ce club qui continue de remonter la pente

Sixième, c’est le classement final du PSG. A chaud, la déception est normale pour les parisiens, vu qu’ils ont longtemps été sur le podium. Mais après avoir frôlé la descente les deux dernieres saisons, le club de la capitale vient de réaliser son meilleur classement depuis 5 ans, et la place de dauphin qu’il avait atteint en 2003-2004. Les pensionnaires du camp des loges ne joueront pas la coupe d’Europe la saison prochaine, mais ce pourrait être un mal pour un bien. Le club pourra ainsi se concentrer sur un championnat qu’il n’a plus gagné depuis 15 ans.
En coupe d’Europe, le PSG a quelque peu renoué avec son glorieux passé. Il a en effet atteint les quarts de finale de la coupe de l’UEFA. Il n’avait plus atteint ce stade de la compétition depuis la saison 96-97. Pour arriver a ce stade, il a battu au passage le champion d’Allemagne, Wolfsburg, sur sa pelouse. Avec le Werder de Brême, il est la seule equipe à avoir réalisé pareil exploit cette saison.
La réussite du recrutement à l’intersaison est pour beaucoup dans la réussite du club. Makelele, même s’il n’a plus la même capacité à enchainer les matches a été l’homme de vestiaire qui manquait au PSG, n’hésitant jamais à remonter les bretelles de ses partenaires. Hoarau, meilleur buteur du club avec 17 réalisations a dès sa première saison prouvé qu’il avait le potentiel pour a terme devenir titulaire en équipe de France. Sa blessure en fin de saison a coïncidé avec le déclin du PSG au classement. Ses remplaçants se montrant tous incapables d’enchainer les buts. Autre joueur à sortir du lot : Landreau, qui sortait d’une saison 2007-2008 catastrophique, et qui a retrouvé à plusieurs matches son meilleur niveau. Il y a fort à parier que sans lui, le PSG aurait fini la saison en milieu de tableau.
Ce qui a manque aux hommes de Le Guen pour terminer sur le podium est une défense centrale solide, notamment en fin de saison. C’est sur ce dossier que devront d’abord se pencher les dirigeants parisiens pour le recrutement. La signature de Kombouare au poste d’entraineur est probablement un bon choix. Il vient de terminer la saison a la 11eme place avec Valenciennes, qu’il a stabilise au sein de l’élite. Apres Ricardo, Fournier et Le Guen, il devient le quatrième joueur de la glorieuse equipe des années 90 à entrainer Paris. Ces entraineurs ont l’avantage de bien connaitre le fonctionnement interne du club, et savent comment gérer la pression médiatique qui l’entoure, pour l’avoir expérimentée en tant que joueur.

24 mai 2009

Maradona-Zidane : Parallèle édifiant (5)

Le parcours de Zidane est sans doute l’un des plus beaux exemples de réussite du modèle républicain français. En parallèle a sa carriere de sportif, on a souvent reproché a Zidane de ne pas donner son avis lors d’évènements importants de l’actualité. Maradona se sera lui d’avantage implique, sans brio particulier, dans des thèmes de politique internationale et de société.
En 2002, le second tour des présidentielles présente une affiche inédite, et un rien honteuse. Elle oppose le candidat de la droite républicaine et président sortant Jacques Chirac au président du FN, Jean-Marie Le Pen. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème république, le centre et la gauche ne sont pas représentés au second tour du scrutin. Entre les deux tours, la France va assister à une forte mobilisation des jeunes pour signifier leur opposition aux idées véhiculées par le mouvement d’extrême-droite. Artistes et sportifs participent à cette contestation en répondant présent lors de ces manifestations. Zidane ne s’exprime alors que très brièvement.
En 2005, la France connait une vague d’émeutes urbaines qui remet la question de l’intégration et de la sécurité au centre des débats. Beaucoup d’artistes français montent au créneau pour mettre en avant l’échec des différents gouvernements français de la Vème république dans l’intégration des populations immigrées. Zidane, bien que familier à cette question, étant fils d’ouvrier immigré et ayant grandi dans une banlieue de Marseille, s’illustre par un mutisme qui laisse pantois beaucoup de jeunes des cités. Ces derniers voient en lui un modèle à suivre, un porte-parole naturel en ce contexte, qu’il ne s’avère pas être. A l’antipode de son coéquipier chez les bleus, Thuram, qui s’est illustré lors de ces émeutes par des positions courageuses, défendant les jeunes des cités, et n’hésitant pas à critiquer la communication et la politique pour les quartiers défavorisés du gouvernement en place. On peut cependant mettre au crédit de Zidane son rôle d’ambassadeur à l’UNICEF, qui sillonne la planète, faisant profiter cet organisme international de son image auprès des enfants pauvres.
La pelusa s’est lui d’avantage impliqué, parfois un peu trop. Il s’est toujours dit représentant des déshérités de son pays, leur dédiant ses succès sportifs. La victoire de l’Argentine en 86 contre l’Angleterre avait notamment fait raisonner l’histoire. Quatre ans plus tôt, les argentins n’avaient pas réussi à récupérer les Iles Malouines, ce qui avait contribué a la chute du régime militaire qui sévissait alors à Buenos Aires. Dans ses déboires, la pelusa a bénéficié de l’aide du régime cubain. Il s’est plusieurs fois refugié dans ce pays pour se ressourcer. Cela l’a progressivement emmené a prendre des positions en faveur du régime en place et contre la politique américaine. Mais c’est sans doute en Italie que Maradona a fait le plus raisonner les problèmes de société. L’Italie fonctionne alors déjà a deux vitesses économiquement, avec un sud pauvre et un nord riche, et l’on retrouve ce clivage dans le classement de la série A. Le Naples de Maradona viendra changer cette donne en remportant deux fois le calcio a la fin des annees 80, donnant du baume au cœur à cette ville.

17 mai 2009

Maradona-Zidane : Parallèle édifiant (4)

On mesure souvent la grandeur d’un champion d’abord au vide qu’ils laissent au sein de leurs équipes en leur absence pendant leur ère, et ensuite une fois leurs crampons raccrochés.
En 2005, la France est empêtrée dans les éliminatoires de la coupe du monde. Zidane connait alors une période difficile en club avec le Real qui ne gagne plus rien depuis la ligue des champions 2002 et cette volée gagnante du meneur de jeu des bleus face au Bayer Leverkusen. Après le départ en retraite de plusieurs cadres dont Zidane, la nouvelle génération tarde à s’affirmer, et les bleus sont en ballotage défavorable avant un déplacement difficile en Irlande. Jusqu’au retour de Zidane qui redonne une âme a l’equipe, qui arrache sa qualification grâce a une victoire 1-0 au Lansdowne Road de Dublin sur un but d’Henry. Aujourd’hui, trois ans après son départ, les bleus ont du mal à trouver un successeur à Zidane. L’euro 2008 et les débuts d’éliminatoires hésitants pour la coupe du monde 2010 en sont la meilleure preuve. L’Argentine n’a plus atteint la finale de la coupe du monde depuis le départ de Maradona. Elle a même été éliminée dés le premier tour en 2002. Une multitude de joueurs ont été mis en avant comme étant le digne successeur de Maradona. D’Ortega à Riquelme en passant par Aimar, plusieurs talentueux meneurs de jeu devaient mener la sélection argentine à un nouveau sacre planétaire. En vain. Messi, en constante progression depuis plusieurs saisons pourrait être ce joueur que l’Argentine attend.
La comparaison avec d’autres stars de la planète football donne encore plus d’aura au mythe de Zidane et Maradona. Beckenbauer n’a lui aussi gagné qu’une seule coupe du monde avec l’Allemagne en 1974. A la différence qu’après son départ, les prestations sportives de la Maanschaaft n’ont en rien été affectées. Elle a notamment atteint quatre finales de coupe du monde depuis, remportant même celle de 1990. Mais ce qui condamne aussi le Kaiser à figurer dans la catégorie d’en-dessous est le fait qu’il évoluait au poste de défenseur, une position moins valorisée par supporters et médias. Pelé a bien gagne trois coupes du monde. Deux de plus que l’un et l’autre. Reste à préciser qu’en 62, Pelé s’était blessé dés le premier tour, ce qui n’a pas empêché la selecao de remporter la coupe du monde. A l’antipode des coupes du monde 94 et 2002, ou les retraits pour differentes raisons de Maradona et Zidane avaient désorienté l’equipe. Ce qui pourrait toutefois mettre Pelé dans la même catégorie que ces deux-la est que la selecao a attendu une très longue période après son départ (24 ans) avant de gagner une nouvelle fois la coupe du monde. Pour l’Argentine (23 ans) tout comme la France (11ans), la période est en cours.

10 mai 2009

Maradona-Zidane : Parallèle édifiant (3)

L’un comme l’autre sera passé a coté d’une coupe du monde. Privée de Maradona, en plein déboires avec la justice, la céleste se qualifie de justesse pour la coupe du monde 94 qui se tient aux Etats-Unis, après une victoire en match de barrages contre l’Australie. Au premier tour de cette compétition, l’argentine retrouve Maradona… son toque avec ! Ce football qui la caractérise basé sur une succession de passes courtes en deux à trois touches tout en patience, prolongeant au maximum la possession du ballon jusqu'à user l’adversaire. El Pibe de Oro s’illustre notamment en concrétisant une des séquences de toque par une frappe venue d’ailleurs contre la Grèce. Après les deux premiers matches de la compétition, l’Argentine est la grande favorite. Jusqu'à ce que l’éviction de Maradona suite a un contrôle positif à l’éphédrine perde le jeu de la Céleste qui sera éliminée en huitièmes de finale. Un parallèle peut être fait avec la performance de Zidane lors de la coupe du monde 2002. Avant cette coupe du monde, la France cumule les deux titres de champions du Monde et d’Europe. Au cours des matches amicaux qui précèdent cette période, les bleus sont comme invincibles. Une equipe comparable à celle du Brésil de 70. En plus d’une défense imperméable, la génération 98 s’est bonifiée par la maturité de leurs attaquants que Zizou oriente et sert. En club, dans la saison qui précède cette coupe du monde, les trois attaquants des bleus sont alors meilleurs buteurs des championnats italien, anglais et français (Trezeguet, Henry et Cisse). La blessure de Zidane à quelques jours de la compétition en plus de celle de Pires quelques semaines auparavant (qui venait de sortir la meilleure saison de sa carrière en club avec Arsenal, et que les journalistes anglais avaient récompensées du titre de meilleur joueur) va changer la donne. Sans son meneur de jeu pour les deux premiers matches du tournoi, les bleus sont transparents et sortent dés le premier tour d’une coupe du monde de laquelle ils étaient archi-favoris.
Ces coupes du monde n’auront pas toutefois le même impact sur la carrière et l’image qu’a le grand public sur ces deux joueurs. Pour Maradona c’était sa dernière coupe du monde. Il tentera maintes fois de se relancer aussi bien en club qu’en sélection. En vain. La dernière image médiatique dans la carrière de tout sportif de haut niveau a certainement un impact fort sur les passionnés de ballon rond. Et pour Maradona c’est celle de le voir sortir du terrain, bras levé après la victoire contre la Grèce, accompagné d’une infirmière pour un contrôle anti-dopage. Ce dernier s’étant avéré positif, l’incompréhension et la déception ne pouvaient que suivre. En 2002, Zidane a lui encore trente ans et de belles années semblent encore l’attendre. Les critiques sont bien sur au rendez-vous des bleus à leur retour d’Asie, du fait d’abord de leur mauvaise gestion médiatique de l’évènement : à l’antipode de 98, le staff des bleus avait décidé de laisser une plus grande liberte aux joueurs. Ces derniers multiplient les rencontres avec les journalistes pendant la coupe du monde. Dans cette periode, la plupart d’entre eux, auréolés du titre de champion du monde sortant, semblent alors plus préoccupés de leurs rentrées publicitaires que de celles du terrain. Desailly, alors capitaine, avait même tourné une pub avec l’équipementier des bleus en cas d’élimination. Du fait ensuite des mauvais choix tactiques de l’entraineur, qui n’avait pas prévu de tactique et de solution de rechange au poste de meneur de jeu après la blessure du titulaire habituel. Dugarry s’est alors retrouvé à jouer à un poste qui n’est pas le sien, avec peu de réussite. Mais Zidane échappe légitimement à ce flot de critiques du fait de sa blessure.
Sur le plan sportif, cette coupe du monde ratée permet toutefois de mesurer l’impact de leur absence sur le rendement de leur équipe.

2 mai 2009

Maradona-Zidane : Parallèle édifiant (2)

En club comme en sélection, la comparaison des carrieres respectives de ces deux virtuoses du ballon rond révèle de nouvelles similitudes.
En club, Zizou a notamment remporté plusieurs titres de champion d’Italie avec la Juventus de Turin et une ligue des champions avec le Real de Madrid. Maradona a remporté deux titres de champion d’Italie avec Naples. Certes le palmarès de Zidane est plus riche mais il a évolué dans des clubs qui ont brillé avant lui sur la scène nationale et européenne et ont continué à briller après son départ. Alors que Naples a connu les pires difficultés sportives avec le départ de Maradona (avec notamment plusieurs relégations). Le club sicilien n’a remporté que deux titres de champion dans son histoire, qu’une seule coupe de l’UEFA et qu’une seule coupe d’Italie. Toujours avec le gamin en or aux manettes.
En sélection, l’un comme l’autre a brillé dans deux coupes du monde. Une première qu’ils ont gagne avec la manière. En 86, l’Argentine remporte le titre. De cette coupe du monde, on retiendra surtout ce quart de finale contre l’Angleterre qui quelque part est à l’image de l’ensemble de la carriere de Maradona. Apres avoir marque le premier but avec sa main, ‘la main de dieu’ expliquera-t-il après le match, le môme de Buenos Aires inscrira celui de la victoire suite a une chevauchée fantastique au cours de laquelle il élimine ses gardes du corps du soir alliant vitesse et finesse. En finale, alors qu’argentins et allemands sont a égalité, Maradona refait alors parler son génie en délivrant après une nouvelle série de dribbles un caviar a Buruchaga en toute fin de match qui inscrit le but de la victoire. Il est élu meilleur joueur de la compétition. Zidane remportera celle de 98. Cette coupe du monde réunit deux conjonctures tres favorables pour l’equipe de France : Elle se tient dans l’hexagone et la France possède alors la meilleure équipe de son histoire. A partir des quarts de finale, et bien entouré de joueurs tels que Petit, Djorkaeff et Blanc, Zizou sort le grand jeu avec notamment les passes renversées et renversantes dont il a le secret pour mener l’equipe de France vers son premier titre mondial. En finale il plante même deux buts de la tête. Une autre (CM) les verra atteindre la finale, en triste épilogue d’un parcours chaotique. En 90, la céleste produit très peu de jeu et s’en remet presque uniquement au génie de trois joueurs (Caniggia, Goygotchea et Maradona) pour atteindre de manière poussive la finale de la coupe du monde. En huitièmes de finale, ils battent le Brésil grâce a une nouvelle chevauchée qu’aucun superlatif ne semble adéquat pour définir. Cette fois, c’est Caniggia qui transforme l’offrande pour éliminer le Brésil. Ce chemin de croix menant au paradis est aussi rendu possible par le gardien Andoni Goygotxea qui remporte deux séances de tirs au but. La Céleste sera finalement battue par l’Allemagne de Lothar Mattheus, bien plus complète sur tous les plans. En 2006, Zidane passe a coté du premier tour et rate même le troisième match en raison d’une suspension. La métamorphose viendra a partir des huitièmes de finale et une grande prestation face a l’Espagne auréolée d’un but. Idem face au Brésil en quarts ou Zizou donne une leçon de technique balle au pied aux joueurs brésiliens. Si la France est vice-championne du monde, à l’exception du quart de finale contre le Brésil, elle l’aura été via un jeu poussif sur l’ensemble de la compétition.

1 mai 2009

Maradona-Zidane : Parallèle édifiant (1)

C’est l’histoire de deux joueurs au talent sans limites. Ce qui à beaucoup alimenté polémiques et chroniques au cours de la carriere de ces deux joueurs est leurs écarts de conduite sur le terrain.
Pour Zidane, ce sont ces gestes déplacés sur un garde du corps d’un soir, le plus souvent une semelle qui traine. L’une d’entre elles au cours du premier tour de ligue des champions contre Hambourg lui coutera le ballon d’or 2000 alors qu’il venait d’etre sacré champion d’Europe avec la France quelques mois plus tôt, et qu’il était alors au sommet de son art. Pour Maradona, ce sont ses déboires avec la consommation de substances interdites dans le cadre et en marge de rencontres sportives. Paradoxalement, c’est cette part d’ombre qui donne a ces deux joueurs une aura que d’autres tout aussi bon voire meilleurs balle au pied n’ont pas. Cette même attitude parfois déplacée, mais toujours en réaction a une hostilité injustifiée du public ou d’un adversaire. Par exemple, le geste de Zidane en finale de la coupe du monde 2006 est certes impardonnable, mais il est bon de le reconstituer dans son contexte. Au cours de cette coupe du monde, zizou aura été critiqué et poussé vers la sortie par plusieurs medias. Ces critiques se transformeront en ressort pour ce joueur qui va pousser les siens jusqu’en finale. La lassitude est forte pour ce joueur de 34 ans qui affronte une Italie ultra-défensive en finale. Au cours de la rencontre, Zidane est tout près de se déboiter l’épaule, s’en remet, et au cours des prolongations décoche une tête que Buffon repousse avec beaucoup de brio. C’est cette parade qui va finalement séparer la France de son deuxième titre mondial. Viendront ensuite les énièmes provocations de Materazzi en fin de prolongations qui feront perdre son sang-froid à Zidane qui réagira en se faisant justice lui-même. L’histoire du foot ne peut également oublier cette réaction forte de Maradona, aux sifflets du public du stade Sao Paoli de Naples lors de l’hymne argentin en demi-finales de la coupe du monde 1990. Le gamin en or ne pouvait comprendre la réaction de ce public auquel il avait tout donné. Sur ces lèvres on pouvait lire une injure en réponse aux sifflets. Le fait de jouer contre l’equipe nationale italienne ne pouvait justifier pareil animosité pour le prodige argentin. Il venait de lui donner son deuxième titre de champion d’Italie, et avait beaucoup donné pour l’attractivité du football italien.
Si le mythe de Maradona a pris de l’avance du fait de son départ en retraite qui commence à dater, celui de Zidane est bien lancé. Pour l’un comme pour l’autre, le tempérament y est pour beaucoup.