14 juin 2007

Le clivage gauche/droite a vécu

La ligne de démarcation entre la gauche et la droite a quelque peu battu de l’aile lors des deux dernières décennies. Sur plusieurs sujets un certain consensus s’est dégagé entre les deux principaux pôles politiques de la vie française, RPR puis UMP d’un côté, PS de l’autre. Ce rapprochement a rendu les alternances successives lors de ces dernières années dérisoires, tant les politiques menées se succédaient et se ressemblaient.
Une France qui n'hésite pas à contredire l'Oncle Sam
La politique étrangère de la France, que ce soit sous le règne de Mitterrand ou Chirac, est restée dans la lignée de la politique indépendante et souveraine du Général de Gaulle, qui n’hésite pas à contredire l’Oncle Sam. On s’attendait à voir avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, une diplomatie plus encline à favoriser les intérêts israéliens, dans le conflit du Proche-Orient. Cette attente venait du fait que les socialistes français, résistants de la première heure, avaient lutté dans les premières années d’après-guerre pour que cesse la marginalisation des juifs dans la société française, et pour que les citoyens de cette communauté recouvrent tous leurs droits. Le PS jouissait depuis, du large soutien de cette communauté, du fait des inégalités qu’elle avait subies. Mais Mitterrand au pouvoir a opéré un revirement par rapport à ce qui pouvait être prévu, en se sensibilisant à la cause arabe et palestinienne. La guerre en Irak, et l’opposition ferme de Chirac aux velléités américaines d’invasion, a été la dernière manifestation de cette France indépendante sur la scène internationale.
Les mesures économiques ont elles aussi été proches les unes des autres. Les différents gouvernements d’alternance ont rarement abrogé les décisions prises par leurs prédécesseurs. Les socialistes, ont crée l’impôt de solidarité sur la fortune en 1981. Impôt que les gouvernements Balladur, Juppé, Raffarin et Villepin n’ont jamais supprimé. De même pour les 35 heures du gouvernement Jospin. En 2002, la droite considère que cette mesure est un acquis social pour les travailleurs, sur lequel il ne serait pas bon de revenir. Ce statu quo mené par Chirac, n’est pas en phase avec les économistes de droite qui prônent comme antidote au chômage la création d’emplois par une augmentation du temps de travail, qui engendrera une dynamique dont profitera l’économie dans son ensemble. A l’antipode de ceux dits de gauche, qui prônent la diminution du temps de travail pour mieux le partager, comme solution au chômage. Le parti de la rose a lui aussi effectué un revirement, en lançant une grande vague de privatisations d’entreprises françaises comme Renault dans les années 80. A l’époque, le premier ministre Laurent Fabius (1984), se voulait le chantre du socialisme libéral, indispensable pour maintenir la compétitivité de l’économie française, face au marché mondialisé.
Le dossier de la peine capitale a lui aussi accouché d’un certain consensus. La gauche, tenante du progrès, a tardé à réagir sur ce thème de société, quant on sait que la guillotine a été abolie en 44 en Finlande et en 65 au Royaume-Uni. Mais quand le processus se met en marche, sous la houlette du Garde des Sceaux socialiste Robert Badinter en 1981, une partie de la droite se rallie à lui et vote la loi. Plus de vingt députés RPR, dont Jacques Chirac ont en effet voté pour l’abolition de la peine de mort. Et le Corézien, a inscrit l’abolition de la peine capitale dans la constitution, quelques semaines avant son départ de l’Elysée.
La sécurité et l'identité nationale, enjeux des dernières campagnes présidentielles
La dernière campagne présidentielle a confirmé cette tendance. Avant même son investiture, Ségolène Royal donne le ton, et prône une ligne dure en matière de sécurité. Elle va même jusqu’à proposer un encadrement militaire pour les jeunes délinquants… ce que même Nicolas Sarkozy n’avait pas proposé. La sécurité a été le thème central de la campagne de 2002. En 2007, l’identité nationale s’est très vite imposée au centre du débat. Cette fois la gauche, emmenée par Ségolène Royal a montré dans ses discours et dans la mise en scène de ses meetings que ce thème n’appartenait pas à la droite, et qu’il était inhérent à tous les partis républicains. On peut noter ici une spécificité bien française. Tout les partis du paysage politique français de l’extrême droite à l’extrême gauche comptent dans leurs rangs un courant souverainiste. Ce qui peut expliquer en partie l’échec de la consultation sur la constitution européenne.

Le nouveau président Nicolas Sarkozy, lors de son long séjour place Beauvau, et au cours de la campagne présidentielle a annoncé dans son discours une série de mesures et un positionnement qui laissent augurer une politique bien plus libérale économiquement, et bien plus atlantiste à l’échelle internationale. S’il venait à concrétiser ce changement, les lignes entre les deux principaux pôles pourraient de nouveau se différencier. Les prochains mois le diront.

Khalil Hatem
13 juin 2007

Un goût d’inachevé pour la celeste


Seize ans que l'Argentine n'avait pas répondue présente à l'appel de prétendant en force pour le titre suprême du ballon rond. Depuis sa finale perdue en 90, les argentins semblaient orphelins de leur jeu et de leur âme, qui semblaient s'être évaporés, avec les déboires et le départ de leur meneur de jeu et d'hommes « la pelusa ».

Cette Argentine des mondiaux mexicain et italien qui avait tant fait rêvé avec son jeu patient, animé de passes courtes autour d'un meneur de jeu axial. El Pibe De Oro, à la baguette de ce système avait la charge de fixer, éliminer et créer des espaces pour des partenaires on ne peut plus mobiles. Entouré de joueurs de la trempe de Valdano, Burruchaga ou Cannigia; Maradonna avait de quoi bonifier ses caviars.
Mais depuis le mondial 94 et la sortie par la petite porte de Diego, les sud-américains n'y étaient plus aussi bien dans l'efficacité que dans la qualité de jeu.
Jusqu'à cette coupe du monde 2006, savamment préparé par Jose Luis Pekerman. L'Argentine juniors menée par ce même entraîneur avait raflé plusieurs titres de la catégorie dans un passé récent (97 2001 2003), ainsi que la médaille d'or de la discipline aux JO d'Athènes. Les joueurs séléctionnés pour cette escapade mondiale avaient tous au moins participé à une de ces aventures. Un passé victorieux commun facilite naturellement la cohésion interne du groupe, ainsi que celle le liant à son coach.
Le retour du toque
Sur le terrain lors du premier tour, les perkerboys sortaient du lot : jeu fluide, cohésion, chef d'orchestre retrouvé, attaquants rapides... le toque revivait et tout un peuple se voyait retrouver le toit du monde.
Le but de juan esteban cambiasso, résultat final d'une action de 25 passes en 1 ou 2 touches et tout en patience, illustre bien la supériorité argentine sur ce tour liminaire. Le tour suivant face au mexique s'avéra difficile. Contre une équipe bien regroupée et connaissant bien le jeu argentin pour l'avoir joué plusieurs fois ces dernières années, les argentins ont eu plus de difficultés à développer leur jeu s'en remettant à un éclair de génie de Maxi, lors des prolongations.
L'erreur de Pekerman
Le quart de finales, entre la celeste et la maanschaft faisait figure de belle des finales de 86 et 90, qui avaient été on ne peut plus serrées, ne trouvant leur dénouement que dans les derniers instants. Avantagés par le soutien du public, les protégés de Jurgen klinsmaan ont vu les argentins ouvrir la marque par Ayala à l’heure de jeu, et semblaient être nettement en-dessous de ce cru argentin. Jusqu’à l’erreur de coaching de Pekerman qui décidait de remplacer Riquelme et Tevez par Cambiasso et Cruz. Un meneur de jeu par un mileu défensif, alors que l’Argentine s’appuyait, non sans brio sur Riquelme pour garder le ballon et le faire tourner. Un attaquant mobile et rapide, par un autre plus statique, brillant dans les airs mais peu habile pour garder le ballon... Les coéquipiers de Ballack en profitaient pour égaliser et filer vers les prolongations. Avant une séance de tirs aux buts où Lehman prit le dessus. L’Argentine fut d’autant plus malchanceuse, que son gardien titulaire s’était blessé en cours de rencontre. Abondzieri, l’un des meilleurs gardiens de l’amérique du sud des clubs, s’etait illustré à plusieurs reprises en copa libertadores sur cette spécialité…

L’Argentine sera passé très près d’un remake d’une demi-finale face à l’Italie. Sur ce mois de juin elle aura ramené ses supporters et les fans du beau jeu quelques années en arrière. Faute de ramener la coupe du côté de Buenos Aires.

Khalil Hatem
28 juin 2006

12 juin 2007

L'outil médias transformé en atout par le centre

Un véritable coup de jeune est ce que vient de donner Francois Bayrou à la configuration politique des élections présidentielles. Le président de l’UDF, s’était déjà présenté pour la première fois aux élections présidentielles en 2002, mais n’avait obtenu qu’un score moyen au premier tour avec près de 7% des suffrages. Il a su en 2007 trouver une stratégie efficace dans sa communication avec les médias. Cette dernière l’a rendue plus crédible au sein de l’opinion, mettant sa candidature et son projet au centre du débat médiatique et politique. Il a cette fois bâti sa campagne sur l’idée que le clivage droite/gauche était désuet, qu’il avait échoué pendant 30 ans à régler les problèmes économiques du pays (principalement le chômage et la dette), et que les médias avaient leur part de responsabilité dans cet échec. Il leur reproche de ne pas avoir assez donné l'image et la voix aux programmes alternatifs à ceux des deux pôles. Il propose la formation d’un gouvernement qui rassemblerait aussi bien des hommes de droite et de gauche, s’il venait à être élu. Grâce à ses apparitions fréquentes dans les médias, il a pu se faire entendre. Cela a certainement favorisé le vaste nombre de soutiens et de ralliements dont il a bénéficié, à différents lieux du paysage politique.
L'échange entre Chazal et Bayrou tourne au duel
Ce qui a véritablement lancé l’ascension du béarnais est sa critique récurrente à l’égard des médias. Il accuse les dirigeants de proximité avec certains candidats à la présidence. Il vilipende le mélange d’intérêts économiques et politiques, qui nuit à la démocratie et qui mène insidieusement à voter pour les deux candidats des deux grands pôles de la vie politique française, l’UMP et le PS. En soulevant ce débat, l’ex-ministre de l’éducation nationale a relancé un débat qui était occulté depuis 20 ans par les responsables politiques.
Ses remontrances vont avoir pour point d’orgue les deux interviews avec Claire Chazal lors du journal de 20 heures des 2 septembre, et du 2 décembre 2006. L’échange entre la journaliste et le président de l’UDF va très vite tourner au duel. Bayrou accuse Nicolas Sarkozy de trop forte proximité avec le patron de TF1, Martin Bouygues, et critique la ligne éditoriale de TF1 qui chercherait à limiter le choix des français pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Le moment fort du débat se cristallisera quand chazal à un moment de l’entretien dit que la France est toujours divisée en deux . Bayrou repond : « vs venez de dire, vous savez bien qu’a toutes les élections au 2eme tour il y a la droite contre la gauche. En 2002 il y a eu le FN contre le RPR. Qu’est ce que vous nous racontez sur votre antenne ? » En s’infiltrant dans la brèche provoquée par l’erreur de claire chazal, Bayrou a montré que se victimiser comme il l’avait fait était fondé. Les grands médias avaient réellement tendance à favoriser les deux principaux candidats du système.
Il faut faire passer Bayrou pour que Sarkozy soit battu
Suite à l’interview avec claire chazal, bayrou va voir son temps d'antenne grimper en flèche, et sa côte monter progressivement dans les sondages. Au début du mois de février, il était crédité de 12 % d’intentions de vote au premier tour. Sa progression va le mener à 22,5 %, la première quinzaine de mars écoulée. Cette montée en puissance est d’autant plus remarquable que l’UDF ne dispose pas de l’infrastructure militante et des moyens financiers du PS et de l’UMP. Ce qui alimente sa progression est aussi le fait que les sondages le donnent vainqueur d’un hypothétique second tour face à nicolas sarkozy, contrairement à royal. L’effet vote utile contre sarko commence à jouer : il faut faire passer Bayrou pour que sarko soit battu. La conséquence de sa montée dans les sondages va contraindre sarkozy à se droitiser d’avantage, flirtant de nouveau avec le FN. De son côté ségolène rappelle les éléphants, et redevient la femme d’un parti, et non la femme du changement. Cette même image de changement qui renforçait sa candidature, et qui avait été au levain de sa désignation par les militants socialistes.
L'appel des Gracques
La montée en puissance dans les sondages, additionné à l’affaiblissement des deux principaux candidats va donner à bayrou ce qui lui manquait. A savoir des ralliements ou des adhésions à son projet de rassemblement, pour prouver qu’il pourrait gouverner avec des personnalités de droite comme de gauche. Une vingtaine de socialistes vont signer deux textes les 22 et 29 mars dans Le Point appelant à une alliance entre les socialistes et le centre. Sous le pseudonyme des Gracques, du nom des citoyens romains renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain, ce petit groupe informel revendique une gauche plus réaliste, plus libérale et plus européenne. Ils appellent à une recomposition politique entre deux pôles, l’un conservateur, l’autre social-démocrate. Ce dernier allant des Verts à l’UDF. Ces personnalités de second plan du PS, attendent du parti de la rose qu'il opère sa mue idéologique et accepte l'économie de marché, et rappellent que Ségolène a gagné la campagne interne sur une tonalité Blairiste. Ce qu'elle semble avoir oublié. L’appel de Michel Rocard, ex-premier ministre socialiste, à la mi-avril, pour une alliance avec le centre avant même le premier tour, est venu confirmer l’ampleur du courant au sein du parti socialiste attiré par le projet de françois bayrou et soucieux de se rassembler pour battre le candidat de l’UMP. D’autant que Bernard Kouchner et Claude Allègre ont abondé dans le même sens que Rocard.
Le soutien d'Azouz Bégag
Si françois bayrou a été dépecé de plusieurs personnalités centristes importantes comme André Santini (maire d’issy-les moulineaux), Simone Veil (ex-mnistre) ou Jean-louis Borloo (Ministre de la cohésion sociale et président du Parti radical), qui ont décidé de rallier la candidature de Nicolas Sarkozy, il a d’un autre côté bénéficié du ralliement de plusieurs personnalités du gouvernement villepin, qui voulaient barrer la route à Nicolas Sarkozy, et à sa politique qui flirte sur de plus en plus sur certains thèmes, avec celle du Front National. La crédibilisation de sa candidature par les médias en a fait une alternative à droite pour les déçus du sarkozysme. Azouz Bégag, ministre de la promotion et de l’égalité des chances, a décidé de soutenir le candidat de l’UDF. Il a écrit un manuscrit dans lequel il décrit en détail comment l’ex-ministre de l’intérieur l’avait menacé : « tu es un connard, un déloyal, un salaud ! je vais te casser la gueule », avant de lui demander de « ne jamais lui serrer la main à l’avenir ». A l'époque, l'un était ministre de l'égalité des chances, l'autre défendait la discrimination positive...
Un mouton dans la baignoire, édité par fayard, porte ce titre en référence à une autre phrase de l’ancien ministre de l’intérieur fustigeant les pratiques supposées des musulmans. Dans ce même sens, le club réforme et modernité du vilepeniste Hervé mariton, ministre de l’outre-mer, qui a appelé à voter pour sarkozy au second tour, compte parmi ses membres plusieurs partisans de francois bayrou, dont le ministre délégué à la recherche François Goulard.

Si le score du candidat de l'UDF s'avère en adéquation avec ce que lui donne les sondages, il ne deviendra pas président et ne passera même pas le premier tour. Mais 20% des voix lui permettraient de constituer un socle solide de popularité, qui devrait largement lui permettre de créer un nouveau parti, qui jouera un rôle important dans les échéances électorales post-2007.

khalil hatem
écrit le 21 avril 2007

11 juin 2007

Marre

Marre de voir cette histoire se répeter.

Marre de voir mon pays se transformer en orphelinat pour des remis sans famille.

Marre d’être la terre d’accueil de révolutions ne me concernant pas.

Marre de voir des duels terroristes au sommet sur terrain neutre.

Marre de voir collusions d’extrémistes brûler ma terre.

Marre de ressasser tout les jours l’occasion manquée de l’intifida de l’indépendance.

Marre d’entendre ces ex-miliciens et ex-généraux encore en exercice donner des leçons.

Marre d’être assourdi par le silence de ce qui devrait faire taire les canons.

Marre du sang-froid et du jusqu’au boutisme de l’administration américaine.

Marre d’attendre de revoir ma famille et mes potes.

Marre de voir la génération sacrifiée de mes parents ramenée des années en arrière.

Marre de n’avoir pas aimé mon pays quand j’y vivais.

Marre de n’être jamais allé au sud.

Marre de ne pas avoir profité de la richesse culturelle de mon pays… m’appauvrissant plus que jamais.

Marre de voir ces images de ponts détruits.

Marre de voir instrumentaliser la mort de civils.

Marre d’attendre les nouvelles.

Marre de devoir reconstruire une fois de plus.

Marre de ne pas entrevoir le bout du tunnel.

Marre de voir le crépuscule de cette guerre s’éloigner.

khalil hatem
écrit le 4 août 2006

La nostalgie du parc


Le parc des princes semble être un terrain où les repères ne se trouvent qu’après s’en être éloigné. En tout cas pour certains joueurs.
Le doublé de Fabrice Fiorèse en guise d’ouverture du championnat vient confirmer cette tendance. Le joueur qui n’avait pas démérité lors de son passage au PSG n’avait cependant jamais réussi pareil exploit en rouge et bleu. Ouedec, Paisley, Maurice, Laspalles, Rochi, Loko, Diawara, Leroy et bien d’autres auront tous été inspiré lors de leurs retrouvailles avec le club de la capitale. Inspiration que concrétise un but.
Comment expliquer ce regain d’efficacité de ces joueurs une fois qu’ils se trouvent dans l’opposition? Cela vient-il uniquement de la surmotivation naturelle que ressent un joueur lors d’une rencontre l’opposant à ses anciens partenaires? ou bien y a t-il en plus des facteurs propres au PSG qui expliquent les prestations de ses anciens?
On peut noter qu’une majorité de ces joueurs a inscrit son but alors qu’elle évoluait dans des équipes qui se situent à un niveau inférieur à celui du PSG dans la hiérarchie du foot français : que ce soit Rochi avec ajaccio, Leroy en sang et or, Diawara avec l’OGC Nice ou Maurice au SC Bastia. Ces joueurs ont tous signé au PSG dans une quête à réussir dans un grand club et franchir un cap. Leur échec parisien a baissé leur valeur sur le marché, et les a fait voyager vers des clubs aux liquettes moins prestigieuses. Aux hauteurs hymalayennes vers lesquelles devait mener le tremplin parisien s’est finalement substitué les profondeurs de clubs mornes habitués à jouer les seconds rôles ou le maintien. Devant ce nouveau défi moins glorieux et moins prometteur, l’optique de croiser l’équipe qui devait les faire bondir décuple toute motivation et transcende.
Des résultats bien en-deça du statut du club
Ce phénomène se répète d’avantage au PSG qu’ailleurs semble-t-il pour une raison toute simple. Le PSG enregistre des résultats depuis plusieurs saisons à l’antipode de son statut, ses ambitions et son budget. Le club fondé en 1970 par Daniel Hechter n’a en effet plus gagné le championnat de France depuis 1994. Paris ne brille que par intermittence et par le truchement de la coupe de France qu’il a remporté deux fois ces trois dernières saisons (2004 et 2006). Face à l’exigeance de résultats sur le court terme, ce maigre butin est à l’origine de remue-ménage d’effectifs et de valses d’entraîneurs faisant pululler l’arrivée et le départ de joueurs prometteurs ou confirmés. Ces derniers ne promettent ou ne reconfirment qu’une fois la province retrouvée. Et vu la multitude d’anciens qui retrouvent le parc, un certain nombre d’entre eux finit par faire trembler les filets.
Les supporters ne rêvent que d’un PSG qui atteigne le rang qui est le sien, et à un parc qui retrouve ses allures de forteresse insurmontable pour les équipes visiteuses. D’ici là, après "Fio", les Pichot, Badiane, Landrin et Haddad seront bien déterminés à faire pâtir le cru 2006/2007 des pensionnaires du camp des loges.

Khalil hatem
écrit le 7 août 2006