14 juin 2007

Un goût d’inachevé pour la celeste


Seize ans que l'Argentine n'avait pas répondue présente à l'appel de prétendant en force pour le titre suprême du ballon rond. Depuis sa finale perdue en 90, les argentins semblaient orphelins de leur jeu et de leur âme, qui semblaient s'être évaporés, avec les déboires et le départ de leur meneur de jeu et d'hommes « la pelusa ».

Cette Argentine des mondiaux mexicain et italien qui avait tant fait rêvé avec son jeu patient, animé de passes courtes autour d'un meneur de jeu axial. El Pibe De Oro, à la baguette de ce système avait la charge de fixer, éliminer et créer des espaces pour des partenaires on ne peut plus mobiles. Entouré de joueurs de la trempe de Valdano, Burruchaga ou Cannigia; Maradonna avait de quoi bonifier ses caviars.
Mais depuis le mondial 94 et la sortie par la petite porte de Diego, les sud-américains n'y étaient plus aussi bien dans l'efficacité que dans la qualité de jeu.
Jusqu'à cette coupe du monde 2006, savamment préparé par Jose Luis Pekerman. L'Argentine juniors menée par ce même entraîneur avait raflé plusieurs titres de la catégorie dans un passé récent (97 2001 2003), ainsi que la médaille d'or de la discipline aux JO d'Athènes. Les joueurs séléctionnés pour cette escapade mondiale avaient tous au moins participé à une de ces aventures. Un passé victorieux commun facilite naturellement la cohésion interne du groupe, ainsi que celle le liant à son coach.
Le retour du toque
Sur le terrain lors du premier tour, les perkerboys sortaient du lot : jeu fluide, cohésion, chef d'orchestre retrouvé, attaquants rapides... le toque revivait et tout un peuple se voyait retrouver le toit du monde.
Le but de juan esteban cambiasso, résultat final d'une action de 25 passes en 1 ou 2 touches et tout en patience, illustre bien la supériorité argentine sur ce tour liminaire. Le tour suivant face au mexique s'avéra difficile. Contre une équipe bien regroupée et connaissant bien le jeu argentin pour l'avoir joué plusieurs fois ces dernières années, les argentins ont eu plus de difficultés à développer leur jeu s'en remettant à un éclair de génie de Maxi, lors des prolongations.
L'erreur de Pekerman
Le quart de finales, entre la celeste et la maanschaft faisait figure de belle des finales de 86 et 90, qui avaient été on ne peut plus serrées, ne trouvant leur dénouement que dans les derniers instants. Avantagés par le soutien du public, les protégés de Jurgen klinsmaan ont vu les argentins ouvrir la marque par Ayala à l’heure de jeu, et semblaient être nettement en-dessous de ce cru argentin. Jusqu’à l’erreur de coaching de Pekerman qui décidait de remplacer Riquelme et Tevez par Cambiasso et Cruz. Un meneur de jeu par un mileu défensif, alors que l’Argentine s’appuyait, non sans brio sur Riquelme pour garder le ballon et le faire tourner. Un attaquant mobile et rapide, par un autre plus statique, brillant dans les airs mais peu habile pour garder le ballon... Les coéquipiers de Ballack en profitaient pour égaliser et filer vers les prolongations. Avant une séance de tirs aux buts où Lehman prit le dessus. L’Argentine fut d’autant plus malchanceuse, que son gardien titulaire s’était blessé en cours de rencontre. Abondzieri, l’un des meilleurs gardiens de l’amérique du sud des clubs, s’etait illustré à plusieurs reprises en copa libertadores sur cette spécialité…

L’Argentine sera passé très près d’un remake d’une demi-finale face à l’Italie. Sur ce mois de juin elle aura ramené ses supporters et les fans du beau jeu quelques années en arrière. Faute de ramener la coupe du côté de Buenos Aires.

Khalil Hatem
28 juin 2006

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