2 décembre 2007

La constance dans l'excellence de l'Olympique Lyonnais




Les années se succèdent et se ressemblent du côté de l'Olympique Lyonnais. Au terme d'une brillante saison 2006-2007, l'OL a franchi un nouveau cap dans tous les compartiments. L’équipe présidée par Jean-Michel Aulas a remporté un sixième titre d’affilée. Une statistique qui constitue une première, et qui ne sera pas égalée de sitôt. Des tensions dans le groupe et des critiques des médias ont pimenté la fin de saison. Elles restent toutefois anecdotiques en vue du chef d’œuvre réalisé sur la saison par les joueurs de l’OL. D’autant qu’en parallèle, l’évolution structurelle du club est menée merveilleusement par le président lyonnais.
Six titres, six dauphins
A l’échelle nationale, le succès des gones n’a pas été suffisamment salué. Sans doute l’effet de l’habitude de voir ce club se détacher du peloton de la ligue 1. Mais l’exploit est de taille. Les rhodaniens ont battu le record de l’OM, qui avait réussi à décrocher le titre 5 ans de suite de 89 à 93 (avec certaines réserves sur le dernier titre pour cause de corruption). L’OL a de plus réussi à se hisser en finale de la coupe de la ligue. Ils n’ont perdu la coupe qu’a la dernière minute de la finale face aux girondins de bordeaux. Le bilan des hommes de Gérard Houiller est non seulement très bon, comme ce fut le cas lors des 5 premiers titres, mais on peut même y voir une progression. Lyon a franchi la ligne d’arrivée avec 17 longueurs d’avance sur Marseille. Un écart qu’il n’avait jamais réussi à creuser avec ses dauphins, lors de ses cinq premiers sacres. En 6 ans, l'OL aura eu 6 dauphins différents : Lens, monaco, paris, bordeaux, Lille et Marseille. Preuve que l'écart entre Lyon et ses concurrents ne cesse de se creuser. La première partie de saison de l’OL s’inscrit dans cette continuité.
Sur le vieux continent, Lyon s’est fait éliminé en huitième de finale face à l’AS Roma.
Mais cela n’enlève rien au mérite des lyonnais, qui ont fait preuve d’une impressionnante régularité en ligue des champions. Les pensionnaires de Gerland font partie des 6 seuls clubs à avoir réussi à se hisser dans le printemps européen de la C1 (huitièmes de finale) ces 4 dernières saisons, avec Arsenal, Chelsea, le Milan AC, le Real et le Bayern.
La performance est de taille quant on sait que les clubs français sont amputés d’une grande partie de leurs meilleurs joueurs, qui sont dans l’opposition lors des confrontations européennes. Pour remporter cette coupe, l’inter de Patrick Viera, le Chelsea de Claude Makelele, le Barça de Titi Henry ou le Manchester United de Patrice Evra se dressent souvent sur le chemin des clubs français. La faute à une fiscalité trop lourde en France, qui pousse nos meilleurs joueurs à s’expatrier. En prenant en compte ce facteur, la performance de l’OL dans la plus prestigieuse des compétitions, prend encore plus de relief. Avant 2004, et les brillantes aventures de Lyon, qui avait intégré le grand huit européen de la ligue des champions, et Monaco, qui s’était hissé en finale, les clubs français n’avaient plus atteint les quarts de finale, avec l’épopée du club de la principauté de 1998.
Après des débuts compliqués dans cette compétition cette saison, l’Olympique Lyonnais s’est ressaisi. Il ne devrait pas avoir beaucoup de difficultés à battre les Rangers à Glasgow le 12 décembre prochain, et continuer l’aventure européenne.
Le marché des transferts est chaque année très actif du côté de Gerland. Au terme de la saison 2006/2007 l’OL a dû lâché Eric Abidal parti au Barça, Florent Malouda, qui a rejoint Chelsea, Tiago, parti à la Juventus, et Alou Diarra, transféré à Bordeaux. Ces départs avaient suscité de longues et interminables critiques de la presse nationale, qui jugeait que le départ de ces joueurs serait fatal à l’OL, d’autant plus que les nouvelles recrues et les remplaçants de ces joueurs étaient jugées d’un niveau inférieur à celui de leurs prédécesseurs. C’était sous-estimer les qualités de joueurs comme Fabio Grosso, artisan important du titre de champion du monde 2006 avec l’Italie, et la capacité d’adaptation rapide au haut niveau d’Hatem Ben Arfa et Karim Benzema. Ce dernier pourrait être le serial-buteur qui avait manqué à l'OL lors de ses grandes sorties européennes, face au Milan AC ou au PSV Eindhoven. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’autant plus que le départ de joueurs importants est une constante depuis plusieurs années. Les départs vers des liquettes plus prestigieuses de joueurs importants, tels qu’Essien en 2005 vers les blues de Chelsea, et Diarra en 2006 pour rejoindre les Merengue du Real de Madrid, n’avaient pas stoppé la montée en puissance du club. Bien au contraire, l’équipe s’est toujours adaptée, et a toujours progressé.
Sur le banc, la valse des entraîneurs a continué. Gérard Houiller a décidé de quitter le club sur un titre national. Il a été remplacé par Alain Perrin. Ceci n’augure pas une fin de cycle de l’équipe, d’autant que les prédécesseurs de Houiller, Jacques Santini et Paul Le Guen avaient déjà quitté le club sur un titre de champion.
Un club valorisé aujourd’hui à près de 300 millions d’euros
Les structures de ce club accompagnent la marche en avant de l’OL. L’introduction en bourse, pourrait permettre au club d’engendrer de nouvelles rentrées financières qui grossiront son budget, et ses capacités sur le marché des transferts. L’entrée a eu lieu le 26 janvier 2007 à la bourse de Paris, avec un prix de 24 euros par action pour près de 3,7 millions d’actions nouvelles. Le montant global s'élève à près de 88 millions d’euros, soit 30% du capital d’OL groupe. Ce dernier est aujourd’hui valorisé à près de 300 millions d’euros.
Cette ouverture de capitale a pour but de financer le projet de stade que prépare Jean-Michel Aulas. C’est la dernière pierre du chateau édifié par Jean-Michel Aulas. Le club ne parle pas de nouveau stade mais d’ « OL land ». D’ici à 2010, Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, espère avoir quitté son berceau historique de Gerland pour installer son équipe à décines, dans la banlieue est de la ville. Le site de décines, desservi par une ligne de tramway, devrait abriter un stade de 60000 places, un terrain d’entraînement, deux hôtels, une zone de loisirs, un espace de bureaux et des surfaces commerciales. Le coût du projet global est évalué entre 400 et 450 millions d’euros. M. Aulas, en bon gestionnaire, souhaite rentabiliser son bien en accueillant des évènements musicaux et culturels.

Le club rhodanien en progressant sportivement, avec en parallèle un renforcement des infrastructures et des structures financières est en train de devenir un grand d'europe. Une victoire en C1 ne devrait plus tarder.
Khalil Hatem