Le parcours de Zidane est sans doute l’un des plus beaux exemples de réussite du modèle républicain français. En parallèle a sa carriere de sportif, on a souvent reproché a Zidane de ne pas donner son avis lors d’évènements importants de l’actualité. Maradona se sera lui d’avantage implique, sans brio particulier, dans des thèmes de politique internationale et de société.
En 2002, le second tour des présidentielles présente une affiche inédite, et un rien honteuse. Elle oppose le candidat de la droite républicaine et président sortant Jacques Chirac au président du FN, Jean-Marie Le Pen. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème république, le centre et la gauche ne sont pas représentés au second tour du scrutin. Entre les deux tours, la France va assister à une forte mobilisation des jeunes pour signifier leur opposition aux idées véhiculées par le mouvement d’extrême-droite. Artistes et sportifs participent à cette contestation en répondant présent lors de ces manifestations. Zidane ne s’exprime alors que très brièvement.
En 2005, la France connait une vague d’émeutes urbaines qui remet la question de l’intégration et de la sécurité au centre des débats. Beaucoup d’artistes français montent au créneau pour mettre en avant l’échec des différents gouvernements français de la Vème république dans l’intégration des populations immigrées. Zidane, bien que familier à cette question, étant fils d’ouvrier immigré et ayant grandi dans une banlieue de Marseille, s’illustre par un mutisme qui laisse pantois beaucoup de jeunes des cités. Ces derniers voient en lui un modèle à suivre, un porte-parole naturel en ce contexte, qu’il ne s’avère pas être. A l’antipode de son coéquipier chez les bleus, Thuram, qui s’est illustré lors de ces émeutes par des positions courageuses, défendant les jeunes des cités, et n’hésitant pas à critiquer la communication et la politique pour les quartiers défavorisés du gouvernement en place. On peut cependant mettre au crédit de Zidane son rôle d’ambassadeur à l’UNICEF, qui sillonne la planète, faisant profiter cet organisme international de son image auprès des enfants pauvres.
La pelusa s’est lui d’avantage impliqué, parfois un peu trop. Il s’est toujours dit représentant des déshérités de son pays, leur dédiant ses succès sportifs. La victoire de l’Argentine en 86 contre l’Angleterre avait notamment fait raisonner l’histoire. Quatre ans plus tôt, les argentins n’avaient pas réussi à récupérer les Iles Malouines, ce qui avait contribué a la chute du régime militaire qui sévissait alors à Buenos Aires. Dans ses déboires, la pelusa a bénéficié de l’aide du régime cubain. Il s’est plusieurs fois refugié dans ce pays pour se ressourcer. Cela l’a progressivement emmené a prendre des positions en faveur du régime en place et contre la politique américaine. Mais c’est sans doute en Italie que Maradona a fait le plus raisonner les problèmes de société. L’Italie fonctionne alors déjà a deux vitesses économiquement, avec un sud pauvre et un nord riche, et l’on retrouve ce clivage dans le classement de la série A. Le Naples de Maradona viendra changer cette donne en remportant deux fois le calcio a la fin des annees 80, donnant du baume au cœur à cette ville.
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